Jean-Marc Aeschimann, l'architecte devenu musicien
L'architecture et la musique sont toutes les deux «une structure dans l'espace», explique-t-il. Ensuite, «ces deux domaines partagent la notion de temps.»

Jean-Marc Aeschimann a eu deux vies. Dans la première, il a été architecte en France pendant quinze ans. Dans la seconde, il est devenu professeur de musique et chef d'orchestre à Genève, activités qu'il exerce encore. Doyen à l'Institut Jaques-Dalcroze, il organise de nombreux concerts, avec le chœur qu'il anime ou avec ses élèves de la Haute Ecole de musique. Le 20 janvier, il co-organisait un Apéro en musique au Basane Café. Il sera présent lors des concerts-sandwich de midi à la Fusterie, ainsi qu'à la Fête de la musique en juin prochain. Dans les murs de l'Institut Jaques-Dalcroze, à la rue de la Terrassière, Jean-Marc Aeschimann est chez lui. Tout le monde le connaît et réciproquement. Elèves et enseignants le saluent d'un geste de la main lorsqu'ils le croisent.
Transmettre des passions
«Ce sont eux qui me donnent la force. Je suis en quelque sorte un pompeur d'énergie» explique celui dont le travail est profondément ancré dans l'enseignement. Il confie se nourrir de ces moments partagés, de cette «communion» qui naît lorsque des personnes s'assemblent pour faire de la musique.
A l'issue de ses études d'architecte, Jean-Marc Aeschimann rencontre un professeur de musique qui lui fait découvrir la méthode du pédagogue genevois Jaques Dalcroze. Celle-ci propose un enseignement qui repose sur «la musicalité du mouvement». C'est pour lui une révélation et il décide de s'inscrire à l'Institut. Commence alors une longue période durant laquelle il alliera ses deux passions, architecte la semaine et musicien le week-end, d'abord en tant qu'étudiant puis en tant que professeur. Il raconte comment ses deux activités lui ont permis d'éviter la routine: «Les gens payent pour faire des activités pendant leurs vacances, moi j'étais toujours en vacances d'un de mes deux métiers et j'étais payé», dit-il dans un sourire.
Eclectique, il affirme aimer tous les styles musicaux. Le but qu'il poursuit est de faire «découvrir la musique et d'enseigner cette langue». Les yeux pétillants, il parle avec passion, décrivant le caractère «magique» de son travail. «Transmettre aux ados, j'adore ça», dit-il. Il revendique par ailleurs une forte curiosité, allant jusqu'à poser des questions sur le métier de photographe à celui qui vient lui tirer le portrait. Son appétence l'amène à porter plusieurs casquettes: il est à la fois professeur de rythmique, d'improvisation et responsable de l'atelier d'expérimentation créatrice, en plus de son activité de chef de cœur.
A la croisée des arts
Jean-Marc Aeschimann estime l'approche de la musique développée par Jaques Dalcroze. Le doyen relève deux principales spécificités qui font, d'après lui, le succès de la méthode qu'on y enseigne. D'une part, il y a «l'importance du mouvement corporel, qui permet de découvrir et d'apprendre la musique». Deuxièmement, il y a l'improvisation, qui permet pour l'ex-architecte «de savoir comprendre la musique». Ces particularités sont présentes dans ses deux passions, intimement liées d'après lui.
C'est le message qu'il veut faire passer. Sa position privilégiée, au croisement de deux arts, lui a permis d'observer ces similarités. D'abord, l'architecture et la musique sont toutes les deux «une structure dans l'espace, explique-t-il. Ensuite, ces deux domaines partagent la notion de temps.» Ce sont «les lois de la composition qui sont les mêmes ainsi que la manière de structurer. Dans les deux cas, on donne un sens à la matière.» Vantant les mérites du «côté créatif» qui réunit ces deux univers, c'est également pour ce motif qu'il s'implique autant dans l'improvisation. «Elle permet de se découvrir soi-même, parce qu'elle est faite de tâtonnements et d'hésitations», affirme Jean-Marc Aeschimann. Plus largement, il aime évoquer le «pouvoir de la musique», qui rassemble des gens d'âges et de cultures différents.
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