INTERNATIONAL«Je t'appelle de l'avion. Je veux que tu saches que je t'aime...»
Des passagers à bord des quatre appareils ont pu lancer un dernier appel. Les terroristes auraient pris le contrôle d'un des avions à l'arme blanche. Une voiture contenant des manuels de pilotage en arabe aurait été retrouvée à l'aéroport de Boston.

«Je veux que tu saches que je t'aime beaucoup, beaucoup, au cas où je ne vous verrai plus. Je t'appelle de l'avion. On a été détournés. Il y a trois hommes qui disent qu'ils ont une bombe...» Et puis plus rien. Mark Bingham, 31 ans, chargé de relations publiques, avait décollé le matin même de Newark à bord du Boeing 757 d'United Airlines à destination de San Francisco. Avec son portable, il a pu lancer un dernier appel à sa mère avant que l'avion ne s'écrase dans un champ près de Pittsburgh en Pennsylvanie.
Dans les quatre avions se trouvaient 266 personnes. Aucune d'elles n'a survécu. Les messages en provenance des appareils transformés en bombes volantes, semblent en effet s'être multipliés. Le numéro d'urgence, le 911 aux Etats-Unis, a été sollicité, si l'on en croit les témoignages parus dans la presse américaine.
«Nous avons été pris en otages. Et ce n'est pas un canular», a lancé un passager, retranché dans les toilettes du Boeing à destination de San Francisco. Il a eu le temps de signaler une sorte d'explosion à bord et la présence d'une fumée blanche s'échappant de la carlingue. Puis le contact a été perdu.

Toujours dans le Boeing 757 d'United Airlines, une hôtesse de l'air, mère de quatre enfants, a pu joindre son mari. «Je t'aime, toi et les garçons», se serait-elle écriée avant que la ligne soit définitivement interrompue. Selon son mari, des gens hurlaient en arrière-fond.
Hôtesses de l'air tuées
De pareilles scènes d'horreur ont été rapportées des autres appareils. Dans l'un des deux avions au départ de Boston, et qui devait s'échouer sur le World Trade Center, un passager aurait pu communiquer à ses proches la méthode des terroristes. «Ils ont commencé par tuer des hôtesses de l'air à l'arrière de l'appareil pour faire diversion. Le pilote est alors sorti pour aider et ils ont pu ainsi entrer dans le cockpit.»
Un autre témoignage rapporté par le ministre de la Justice John Ashcroft et parvenant juste avant l'impact sur les tours de Manhattan, relate que les pirates de l'air avaient utilisé des armes blanches pour prendre le contrôle de l'appareil. Ils ne portaient apparemment pas d'armes à feu, mais avaient réussi à dissimuler dans des bagages à main et des nécessaires de rasage, des armes ressemblant à des couteaux, avec des manches en plastique et des lames de rasoir.
«Ne faites pas de conneries»
Dans le Boeing de l'American Airlines ayant fini sa course à Manhattan, un pilote est même parvenu à brancher son micro, de sorte que la conversation dans le cockpit (en anglais) a pu être entendue. «Nous avons plus d'avions, nous avons d'autres avions. Ne faites pas de conneries, vous ne serez pas blessés», ont lancé les terroristes.
Le contrôleur aérien qui a entendu cette conversation rapporte aussi que le pilote ou le pirate de l'air a demandé un couloir aérien à destination de l'aéroport Kennedy (New York). Puis, lorsque l'avion s'est dirigé vers la ville, le transpondeur (voir ci-dessous) a été débranché, rendant impossible toute localisation de l'appareil.
Les terroristes du vol 77 d'American Airlines à destination de Los Angeles, et qui s'est écrasé sur le Pentagone étaient également armés de couteaux a pu indiquer Barbara Olson à son mari, avant de décéder.Il semble de plus en plus certain que les terroristes ont eux-mêmes pris les commandes. «Aucun pilote, même avec un pistolet sur la tempe, n'irait percuter les tours du World Trade Center», a souligné Gene Poteat, ancien agent du Renseignement américain.
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.