Après Johan Fransson, qui a eu l'honneur de porter à dix reprises le casque jaune depuis le 25 septembre, c'est au tour d'un nouveau défenseur de Ge/Servette de se mettre en avant. Avec 14 points (4 buts) en 16 parties, c'est en effet Romain Loeffel qui sera, ce vendredi soir à Bienne, le top scorer des Grenat…

1. Une première et une fierté

«C'est la première fois de ma carrière que cela m'arrive et je ne vais pas mentir: c'est personnellement une certaine fierté, sourit le Neuchâtelois des Vernets (24 ans). Si je peux apporter ma patte offensive, je ne vais m'arrêter en si bon chemin. Cela se passe bien pour moi, c'est vrai. Mais il ne faut pas oublier que si je suis dans cette tenue, c'est surtout dans le but d'aider l'équipe. J'espère bien que de porter ce casque permettra à notre formation d'obtenir des victoires…» C'est son but.

2. Des regrets en Coupe

Alors que mercredi, en Coupe, les Servettiens ont dominé tant et plus, c'est bien Bienne qui est monté dans le quart. «On a eu beaucoup plus d'occasions que notre adversaire, mais comme c'est le cas depuis une dizaine de rencontres, on n'arrive pas à concrétiser et on le paie cash», regrette Romain Loeffel, conscient que les Aigles avaient les moyens d'aller plus loin dans cette compétition. Mais pour cela, comme il le répète, «il faut mettre le puck au fond». «Il nous manque cette hargne devant le but qui nous empêche actuellement de changer le score au tableau d'affichage.»

Dans son bureau, Chris McSorley hausse les épaules à propos de ces petites erreurs défensives qui ont le hoquet et qui au final font si mal: «C'est difficile pour moi de les enguirlander, car je les aime mes joueurs. Ils jouent bien, mais parfois, comme des chiots, il faut leur mettre un coup de pied aux fesses et cela me fait mal au cœur.» Le boss sourit.

3. Deux gros rendez-vous

Avec un nouveau déplacement à Bienne ce vendredi soir et la visite de Lugano samedi aux Vernets, Ge/Servette (8e ex aequo avec les Seelandais) n'a pas trop le choix. «On est plus proches de se retrouver sous la barre qu'en haut de classement, soupire le No 58. Ce sont deux gros matches qui nous attendent. On a montré que nous étions capables de bousculer les Biennois dans leur patinoire, à nous d'éviter de se faire contrer. Quant à Lugano, poursuit Loeffel, on connaît sa situation. Le coach a été limogé, et l'équipe a été éliminée de la Coupe par une équipe de LNB. Essayons de prendre le dessus psychologiquement sur eux en comptabilisant six points ce week-end.»

4. L'équipe de Suisse

Un bonheur ne venant jamais seul, Romain Loeffel a été sélectionné pour disputer la Deutschland Cup avec l'équipe nationale à Augsburg. «Même si on ignore tout ce qui se passe au niveau des dirigeants à la Fédération, c'est un réel plaisir que mes qualités soient aussi reconnues au niveau international», se réjouit le seul Servettien appelé avec les Helvètes. Entre un match contre l'Allemagne (le 6 novembre) et la Slovaquie (le 8), il retrouvera son coéquipier grenat Jim Slater en face de lui (le 7 contre les Etats-Unis)!

5. Un avenir en question

Alors qu'il ne cesse de marquer des points, le défenseur des Aigles n'a toujours pas signé un nouveau contrat avec les Grenat. «Nous allons discuter après cette pause de l'équipe nationale, précise l'ex-joueur des Dragons, débarqué aux Vernets en février 2014. Maintenant, même si je ne me ferme aucune porte, je n'oublie pas qu'après Fribourg, c'est avec Ge/Servette que je me suis relancé. Je suis bien à Genève et pour le moment il n'y a aucune raison que j'aille voir ailleurs.» Surtout qu'aux Vernets il peut se mettre en avant avec un casque jaune sur la tête…

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Chris McSorley: «On discute!»

Chris McSorley, où en sont vos négociations avec Romain Loeffel. Allez-vous prolonger son contrat pour quelques saisons supplémentaires?

Cela fait quelques mois que nous discutons avec son agent. Romain aime Genève et Genève l'apprécie aussi. C'est évidemment une de mes priorités dans mon agenda pour qu'il reste chez nous. Mais on doit aussi être vigilant sur le budget. Car on ne peut pas vraiment se permettre que tous nos joueurs habitent à Cologny!

Et qu'en est-il de Goran Bezina, lui aussi en fin de contrat. Etes-vous prêt à faire en sorte qu'il termine sa carrière à Genève?

J'ai également parlé à son agent. Là aussi, tout est ouvert avec lui. Depuis trois à quatre matches, je suis content de ses performances. Goran arrive à un point culminant de sa carrière. Maintenant s'il veut rester, pas de souci. Nous avons besoin d'un contingent de qualité et une bonne profondeur de banc pour disputer autant de matches en une saison. Cela dit, s'il reçoit une grosse offre ailleurs, je ne le retiendrai pas. Je serai alors le premier à lui serrer la main et le féliciter pour son travail accompli.

Raphael Diaz, qui n'a toujours pas été rappelé par les New York Rangers, pourrait revenir en Suisse après la pause de l'équipe nationale. On a parlé de Zoug. Et vous, Chris, êtes-vous aussi sur les rangs?

Oui mais je ne suis pas le seul. A mon avis, les onze autres équipes en Suisse ont elles aussi contacté l'agent de Raphael Diaz. J'ai aussi parlé avec lui à plusieurs reprises. Mais pour l'attirer à Genève, cela demande vraiment un énorme investissement. A part Roman Josi et Mark Streit, il s'agit de la Rolls-Royce des défenseurs suisses, que ce soit sur la glace ou en dehors.

Etes-vous prêt, malgré tout, à casser votre tirelire pour lui?

Si j'avais le budget d'une équipe de basket à tenir avec uniquement onze joueurs, cela ne me poserait pas de problème. Mais là c'est différent. Au club, on n'a pas les moyens financiers de faire des folies et de l'engager sur un coup de tête. Genève-Servette c'est une équipe de hockey mais avant tout un business à gérer. Je le répète: on ne peut pas se permettre de faire n'importe quoi sur le marché. C.MA.