Hockey sur glaceDamien Riat: «Je me suis donné deux ans pour arriver en NHL»
Le Genevois est de retour en Suisse, en vacances, après une première expérience en Amérique du Nord en AHL avec les Hershey Bears. Il repartira à Washington en septembre.

Il était parti sur la pointe de ses patins, un soir de janvier un peu électrique aux Vernets après une grosse mise en échec sur le Luganais Elia Riva. C’est la dernière fois qu’on a vu Damien Riat en Suisse alors qu’il portait encore un tricot grenat sur ses épaules. Suspendu durant sept rencontres, le Genevois de 24 ans n’a plus remis les patins sur cette patinoire des Vernets qui l’avait vu grandir, ni ailleurs en Suisse, après avoir inscrit 18 points en 20 matches, dont onze buts.
L’attaquant des Grenat, qui avait été prêté par les Washington Capitals en début de saison à cause de la pandémie, a été rappelé aux États-Unis pour disputer la saison avec les Bears de Hershey. Avec le club ferme des «Caps», l’international suisse a beaucoup appris en AHL, avec notamment neuf points (3 buts) en 33 parties. Et la joie de remporter la saison régulière après un succès 3-2 sur Binghamton.
Comme il n’y a pas eu de play-off dans cette division, l’ex-no 9 de Genève-Servette et du HC Bienne est de retour au pays où il passe quelques jours de vacances avant de se remettre au travail. L’occasion de faire le point avec lui sur son expérience américaine.

‹‹J’ai été très surpris du niveau et, surtout, de l’intensité des joueurs tous les jours à l’entraînement où personne ne se fait de cadeau.››
Damien Riat, quel bilan tirez-vous de vos quatre mois passés avec les Hershey Bears, en AHL, loin des paillettes de la NHL?
Je dois dire que j’ai été très surpris du niveau et, surtout, de l’intensité des joueurs tous les jours à l’entraînement où personne ne se fait de cadeau. Tu ne peux pas te permettre de lever le pied ou d’arriver en dilettante sinon tu ne joues pas le match suivant. Je tire donc un bilan très positif et professionnel où j’ai beaucoup appris, tous les jours. Ce n’est pas pour rien que la plupart des joueurs de NHL sont passés par cette Ligue. Elle développe des jeunes éléments pour arriver au plus haut niveau.
Les dirigeants des Capitals vous avaient-ils à l’œil à chaque rencontre?
Oui, ils ne ratent pas un match des Hershey. Soit ils sont là, dans les tribunes, ou ils regardent la rencontre à la télévision ou sur d’autres supports. Avec le Covid, il y avait tout de même 3000 spectateurs autorisés dans une patinoire de 10 000 personnes. Ce n’était déjà pas si mal.
Avez-vous eu un retour de votre travail de la part du staff technique de Washington?
Nous avons eu de très bons meetings en fin de saison. J’apprends la mentalité nord-américaine qui est complètement différente de la Suisse. Nous avons beaucoup moins de temps sur la glace pour créer un jeu ou de l’espace pour s’exprimer. Cela va aussi beaucoup plus vite. Il y a donc eu une adaptation à faire au début mais à la fin tout le monde a pu constater que j’étais confortable dans cette Ligue. À Washington, ils étaient très contents. Après, mon but est d’aller rapidement en NHL.
Depuis les États-Unis, avez-vous eu le temps de vous intéresser à ce qui s’est passé en Suisse et le parcours de Genève-Servette jusqu’en finale?
Bien sûr et les Genevois ne doivent pas nourrir de regrets car il est évident que si on leur avait parlé de finale en début de saison tout le monde aurait signé les yeux fermés. Personne ne s’attendait à un tel parcours. Maintenant, on a tous vu que c’était l’année des Zougois et que rien ne pouvait les arrêter. Ils ont trouvé lors de tous les matches importants les moyens de marquer à la fin. C’est ce qui a manqué aux Genevois qui ont malgré tout réalisé une très belle saison.
‹‹On a tous vu que c’était l’année des Zougois et que rien ne pouvait les arrêter. Ils ont trouvé lors de tous les matches importants les moyens de marquer à la fin.››
Vous qui avez disputé vingt matches avec les Aigles cette saison, avez-vous reçu votre médaille d’argent remis aux finalistes?
Non, je n’ai rien reçu.
Et l’équipe de Suisse, qui dispute ses Mondiaux en Lettonie, vous la regardez à la télévision?
Je dois vous avouer que je n’ai pas trop regardé les matches car ce sont les vacances pour moi en ce moment et j’ai besoin de me vider la tête avec le hockey. J’ai vraiment besoin de faire autre chose actuellement. Mais je ne vous cache pas que j’ai vu des images sur les réseaux sociaux.
Patrick Fischer ne vous a pas appelé?
Je n’ai pas eu trop de contact avec lui, mais c’est comme ça.
Et après vos vacances, quelle sera la suite pour vous?
Je vais reprendre les entraînements d’été dans quelques semaines à Lausanne avec la structure de mon agent dans un Cross Fit et cela va repartir comme chaque année avec ensuite de la glace à la vallée de Joux. Je n’ai pas encore les dates mais je pense que je vais repartir aux États-Unis en septembre.
La rumeur parlait de vous à Lugano où vous auriez retrouvé Chris McSorley?
C’est une rumeur, je n’ai pas reçu cette info de mon agent. Mon but est de poursuivre mon expérience et de montrer ce que je vaux à Washington même si c’est difficile pour les jeunes de jouer avec les Capitals en ce moment. Pour moi qui me suis donné deux ans pour parvenir en NHL, c’est un gros challenge que je suis prêt à relever.
