Jacques-Simon Eggly: Le sale coup sur Moutier
Mireille Vallette: Asia Bibi. Alors, les musulmans, on va enfin se bouger? Ronald Zacharias: Vaud OK; Genève KO? René Longet: Tram ou bus? Pascal Holenweg: Frais privés et vertus publiques. Julien Nicolet: Juges étrangers et femmes appenzelloises.

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Jacques-Simon Eggly: Le sale coup sur Moutier
(...) Formellement, puisque la votation avait lieu dans une ville du Canton de Berne, il est compréhensible que le contôle de régularité ait été le fait d'une déléguée du gouvernement bernois. Mais, dans le contexte, cela laisse forcément un sentiment de malaise. Évidemment, il est difficile d'avoir un commentaire objectif. Toutefois, pour qui a suivi depuis longtemps l'affaire jurassienne, le passage de Moutier du Canton de Berne au Canton du Jura parait assez logique. (...) En fait, cette histoire jurassienne remonte au Congrès de Vienne ; lorsque les grandes puissances ont attitbué à Berne, —qui ne le demandait pas—, ce Jura francophone. Que les districts du Nord, catholiques, aient pu arracher leur indépendance de Berne et se faire accueillir comme Canton ; voilà qui était logique. Que Moutier, en proie à la suite de l'effervescence séparatiste finisse par rejoindre ce Canton du Jura, voilà qui semble inscrit dans l'histoire. (...)
Mireille Vallette: Asia Bibi. Alors, les musulmans, on va enfin se bouger?
Les communautés musulmanes de Suisse –comme les autres- ne font strictement rien pour combattre les injustices dues à leur religion dans le monde. Asia bibi ne fait pas exception. (...) Cependant, pour «nos» musulmans en Suisse et en Europe, tout cela n'a rien à voir avec l'islam. Depuis un millénaire, les religieux enseignent dans les mosquées un droit divin censé être la perfection même, dont nul n'a aperçu une seule illustration concrète. Jamais une société régie par l'islam n'a apporté la justice. Mais les «c'est-pas-ça-l'islam» se fichent éperdument de ce qu'il produit en réalité. (...) Comment osez-vous, comme le Centre islam et société (oui, encore lui!) traiter de votre religion sans importation des «débats étrangers à l'islam et aux musulmans de Suisse»? Un centre qui organise ce genre de cours: «Qu'est-ce que la charia? Sens et portée du terme pour les musulmans en Europe.» (...)
Ronald Zacharias: Vaud OK; Genève KO?
(...) Et que va-t-il se passer pour Genève si le référendum aboutit et que le paquet fédéral est refusé? En l'absence d'une manne fédérale partiellement compensatrice, Genève va-t-il pouvoir faire passer un paquet cantonal indépendant, comme l'a fait le canton de Vaud qui a institué un taux unique d'imposition à 13,79% pour les entreprises, dès le 1er janvier 2019? Quel taux unique le canton de Genève pratiquera-t-il dès 2020 (ainsi qu'il devra le pratiquer)? Suivant le taux retenu, Genève prendra le risque de perdre des dizaines de milliers d'emplois tant il est évident que les multi-nationales à statut fiscal privilégié quitteraient le canton, à court ou moyen terme, suivies par les sociétés imposées au barème ordinaire, selon l'avantage qu'elles pourraient tirer d'une délocalisation. Le canton de Vaud, beaucoup plus visionnaire, serait le grand vainqueur de ce tournoi fiscal et laisserait Genève groggy sur le ring. La prospérité de notre canton n'est pas inscrite dans le marbre, 'Post tenebras, nihil'?
(...) Quelques comparaisons montrent qu'un BHSN et un tram n'offrent effectivement de loin pas les mêmes performances. Un tram est plus silencieux, moins dépendant des aléas de la météo, mieux identifié par l'usager, plus stable et confortable pour ce dernier. Sa capacité de transport du tram est le double celle du bus ; de ce fait, et aussi en raison de la très faible résistance de roulement sur rail (~ 10 × moindre que sur pneus), la consommation d'énergie / tonne transportée est la plus faible de toutes les technologies de transport terrestre. Sans oublier que le tram fonctionne à l'électricité et le bus au diesel. Tout est donc vraiment dans l'appréciation de la dynamique de transfert modal que l'on souhaite susciter. Face à la décision du Conseil fédéral, qui a étonnamment été très peu commentée à Genève, plusieurs options sont possibles. Premièrement : considérer la réservation d'un site propre sur la chaussée pour un BHNS comme une première étape permettant de réaliser plus tard une solution ferroviaire plus performante. Mais on renonce là à stimuler le transfert modal hautement nécessaire. Deuxièmement : exiger au niveau du parlement fédéral une réévaluation de l'appréciation de ces 2,1 km. Enfin, choisir de réaliser le projet tram sans subventions fédérales, dans un montage financier où l'emploi de la rétrocession fiscale aux communes de résidence des frontaliers pourra également jouer son rôle. (...)
Julien Nicolet: 1990 - Des juges étrangers accordent le droit de vote aux femmes appenzelloises
L'initiative UDC sur les juges étrangers (ou d'autodétermination) pose deux excellentes questions qui sont malheureusement noyées dans le parasitage argumentatif des initiants. Comment ajuster l'exercice des pouvoirs législatif et judiciaire ? A quelle échelle géographique est-il pertinent de prendre telle ou telle décision ? En 1990, suite à trois échecs en votation populaire, Theresa Rohner citoyenne appenzelloise fait recours au Tribunal Fédéral qui lui donne raison et impose le vote féminin au demi-canton. S'agit-il d'une scandaleuse intrusion de juges étrangers dans les affaires d'un canton souverain ou d'un rappel que les droits et libertés fondamentales figurant dans la Constitution doivent être appliquées dans tous les cantons qui ont librement adhéré à la Confédération ? (...)
Pascal Décaillet: Aux Jurassiens, mon amitié confédérale
(...) J'ai toujours été favorable au Canton du Jura. En même temps, mon respect pour le Canton de Berne est total, y compris pour les districts du Sud, qui avaient choisi d'y demeurer. L'affaire est complexe, passionnante, les découpages de sympathies (PRO ou ANTI) sont ciselés au scalpel, district par district, commune par commune, famille par famille. Aujourd'hui, je veux dire mon amitié confédérale aux gens de Moutier. Il me semblait que, le 18 juin 2017, ils avaient fait un choix politique clair, même s'il était serré. J'avoue comprendre difficilement les décisions de la Préfète. Surtout, je pense à cette ville où je me suis rendu souvent, notamment pour des décentralisés radio. Je pense à l'état d'esprit des gens qui pouvaient légitimement partir de l'idée que, la chose ayant été tranchée politiquement, on allait pouvoir aller de l'avant. La décision de ce matin remet tous les compteurs à zéro. Il y a de quoi avoir la boule au ventre. Il y a, au fond de moi, une double appartenance. (...)
Pascal Holenweg: Frais privés et vertus publiques
(...) Le "dégât d'image" est en effet notable, mais il reste accessoire : ce n'est pas l'image des magistrats qui devrait nous préoccuper (c'est à eux de s'en inquiéter), mais le travail qu'ils font, ce qu'ils font du pouvoir qui leur est accordé par leur élection et des moyens qui leurs sont ensuite consentis pour l'exercer. Les parlementaires (municipaux, cantonaux, fédéraux...) ne sont pas des juges -ce qui vaut sans doute mieux pour la justice- mais des politiciens. Ils ont à jauger, pas à juger. Surtout en un temps où, constate Pierre Rosanvallon, "Une démocratie de rejet tend à se substituer à une démocratie de projet". Quant à la Justice, elle pourrait sans doute être saisie pour "gestion déloyale des intérêts publics", mais il faudrait alors qu'il y ait suspicion de tentative d'enrichissement illégitime... Le Conseil d'Etat pourrait certes ouvrir une procédure disciplinaire contre tel ou telle magistrat-e (les sanctions vont du blâme à la révocation). Or le Conseiller d'Etat en charge de la surveillance des communes, et donc de ce dossier, ne serait-ce pas Pierre Maudet ? Quelle crédibilité, dans la situation où il s'est mis, avec la batterie de casseroles qui tintinnabulent à ses basques, aurait-il (et aurait le Conseil d'Etat en tant que tel) pour assumer la paternité d'une sanction ?
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