Ivan Ilic, le pianiste qui voulait être ailleurs
Le musicien américain a participé à un hommage inclassable à Morton Feldman produit par la HEAD. Portrait.

C'est un objet qui fait triompher l'épure, dans lequel le blanc et le vide règnent avec une opiniâtreté assumée. «Il y a là une résonance évidente et recherchée avec l'esthétique de Morton Feldman, constante le pianiste Ivan Ilic.» Et il est vrai qu'en faisant défiler les pages de ce qui de loin pourrait rappeler un catalogue d'art contemporain on y découvre, par petites touches impressionnistes, des bribes choisies de la vie d'un grand compositeur du XXe siècle. A quelques-unes de ses photos en noir et blanc font échos certains de ses écrits – toujours courts –, des extraits de ses partitions et deux CD. L'un regroupe des vidéos réalisées par des étudiants de la HEAD, toutes traversées par le souffle du musicien américain. L'autre recueille une pièce tardive du compositeur: Palais de Mari, qui frappe elle aussi par son dépouillement.