iPhone ralentis: un Genevois poursuit Apple
La firme a admis ralentir ses anciens appareils. Un politicien a saisi le Ministère public de la Confédération pour escroquerie.

Peu avant Noël, le géant américain Apple a admis ralentir volontairement ses anciens modèles de smartphones. Mise en cause par plusieurs développeurs, la firme californienne a été contrainte de reconnaître dans un communiqué qu'elle bridait la performance de certains de ses téléphones, invoquant des problèmes de batteries. Beaucoup y voient une manœuvre pour inciter à acheter de nouveaux modèles. C'est le cas de Thomas Putallaz, cadre à l'État et candidat PDC au Grand Conseil. Le Genevois a déposé une plainte le 29 décembre auprès du procureur général de la Confédération.
«Je n'accepte pas les excuses présentées par Apple, déclare Thomas Putallaz. Mon appareil se décharge en quatre heures alors qu'il est encore sous garantie. L'entreprise propose un rabais à ses clients qui souhaitent changer leur batterie, mais je refuse d'aller dans un shop pour me faire «ensorceler» par des vendeurs qui m'inciteront à acheter un nouvel iPhone. Je tiens simplement à ce que la loi suisse soit respectée et dans cette affaire, Apple a franchi la ligne rouge.» Contactée, la filiale suisse d'Apple n'a pu être jointe. Sur son site Internet, la firme se défend toutefois de n'avoir jamais cherché à écourter la durée de vie d'un de ses produits.
L'obsolescence programmée n'est pas considérée comme un délit pénal dans notre pays, contrairement à la France, qui a légiféré en 2015 sur un ensemble de mesures dans l'optique de la transition énergétique. Le Genevois attaque la marque à la pomme pour escroquerie au sens de l'article 146 du Code pénal. Sur son blog hébergé par la Tribune de Genève, il a également publié sa lettre adressée au Ministère public de la Confédération, enjoignant quiconque souhaitant s'en inspirer à entamer la même procédure. «Dans ce type de démarche, je m'attends à devoir répondre aux considérants de la société Apple, soit un pavé de centaines de pages pointues que je vais devoir contester. La partie s'annonce difficile, mais je ne manquerai pas de rendre publique la réponse d'Apple.»
Le politicien genevois souhaite mener bataille pour que la législation helvétique soit adaptée. «L'Union européenne a entamé une réflexion sur la problématique de l'obsolescence programmée. Malheureusement, le Conseil fédéral n'a pas encore jugé utile de légiférer en la matière. J'espère que ma démarche va susciter le débat et aboutir à un changement législatif.» Thomas Putallaz regrette les stratégies commerciales de l'industrie du smartphone, qui poussent constamment les consommateurs à acquérir les dernières nouveautés et leurs accessoires. «Ce modèle est insoutenable sur le plan environnemental, poussant au pillage des matières premières. La Suisse a adopté l'année passée sa stratégie pour une transition énergétique, qui pour moi ne se résume pas à injecter des millions dans les énergies renouvelables. Les industriels doivent aussi assumer leurs responsabilités sociales et environnementales.»
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