Souriez, vous êtes sur Instagram. Sur ce réseau social, l’image est reine, les messages courts. C’est un nouveau monde que le Conseil fédéral va découvrir dès octobre comme nous le révélons dans cette édition.
Le défi s’annonce de taille. D’une part, parce que la Chancellerie fédérale – c’est elle qui gérera le compte du gouvernement – est douée pour beaucoup de choses mais elle ne brille ni par sa spontanéité ni par son goût du risque. Si elle reste engoncée dans son corset habituel, obsédée par le contrôle, le Conseil fédéral ne touchera sur Instagram qu’un public déjà familier des institutions.
D’autre part, en cette rentrée politique, c’est plutôt la nervosité qui domine entre les membres du gouvernement après un été où les coups bas ont plu comme rarement. Dans ce contexte, il est illusoire de penser qu’il suffira d’être sur Instagram pour passer pour une bande de potes très cool prête à tout pour le bien du pays.
Cela étant dit, la réflexion engagée par le gouvernement sur sa présence sur les réseaux sociaux est saine et doit se prolonger. Il y a un enjeu certain dans notre démocratie participative. Car les modes d’information changent rapidement. Si vous êtes comme moi une quadra, vous utilisez sans doute un moteur de recherche pour trouver un renseignement sur internet. Chez les jeunes, d’autres habitudes s’installent.
Une étude interne à Google a montré que 40% des jeunes Américains se servent de TikTok et d’Instagram aussi comme moteurs de recherche. De quoi faire réfléchir. Aujourd’hui, si vous cherchez par exemple AVS 21 dans Instagram, vous trouverez uniquement le compte des référendaires. Sur l’élevage intensif? Que le camp du oui. Longtemps, la parole officielle a tout écrasé, trop écrasé. Mais aujourd’hui, l’allocution télé de cinq minutes en plan fixe pour expliquer une votation ne suffit plus.
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Éditorial – Instagram, un bon test pour le Conseil fédéral
Le gouvernement suisse se lance sur un nouveau réseau social: Instagram. Il aimerait atteindre un autre public, notamment les jeunes.