Fait diversCinq hectares de champs moissonnés sont partis en fumée dimanche à Meyrin
Pendant près d’une heure, les pompiers, déployés en nombre, ont eu de la peine à maîtriser le sinistre. Les flammes avançaient vite sous les rafales de bise. Reportage sur place.

Un endroit particulièrement prisé pour les promenades dominicales. La vraie campagne, en contrebas du quartier des Champs-Fréchets à Meyrin, quand on quitte la rue des Lattes et que l’on dépasse le parc à chiens.
Ce dimanche, peu avant 15 h, le proche horizon se referme sur les fumées qui partent à la verticale des terrains cultivés. Feu de paille, mais à l’échelle de vastes terrains cultivés. Les flammes se mettent en ordre de bataille et avancent à grande vitesse. Un marcheur raconte qu’il a vu le feu se développer sous ses yeux, puis lui courir après. Il a fui.

Plus personne dans le secteur, sinon des patrouilles de police et de gardes-frontières qui empêchent les nombreux badauds de se rapprocher. Des norias de camions arrivent des casernes du SIS et de celle de la compagnie des volontaires de Meyrin. Le site à traiter est considérable, il faut mettre des moyens en divers points pour tenter d’éviter sa propagation.
On engage un César 65, un petit véhicule 4x4, un engin léger et mobile utilisé pour traiter les feux de lisières. Mais la surface, ici, est trop grande pour lui. Les pompiers français sont également alarmés et viennent en renfort du département de l’Ain avec leurs camions-citernes feux de forêt (CCF).

Pour aller au contact direct d’un incendie virulent sur pied, il n’y a pas mieux. Le véhicule d’extinction gicle en roulant. C’est lui qui fait la différence, avant de permettre aux tracteurs – trois au moins sont intervenus – de brasser la terre avec leurs herses et de tracer des sillons qui servent de coupe-feu.

Gros efforts conjugués. Ils finissent par payer. Vers 16 h, le sinistre est annoncé sous contrôle. Confirmé par le lieutenant-colonel du SIS, Frédéric Jaques: «Plusieurs champs ont été touchés. Au jugé, 5 hectares au moins ont brûlé. Nous avons engagé beaucoup de moyens, en doublant l’habituel train d’extinction, composé normalement de quatre véhicules. Outre les sapeurs de la commune et nos homologues français, une tonne-pompe du CERN a elle aussi rejoint le dispositif d’ampleur mis en place.»

Et après, on fait quoi? On traite les lisières justement, les bordures et tous les points chauds annonciateurs d’une reprise possible du sinistre. Du travail de longue haleine, et à découvert, sous une température qui dépasse les 30 degrés.
Il fait chaud dans la campagne genevoise. Les voisins directs – on pense notamment à l’importante pépinière située le long du chemin des Ceps – ont eu très chaud eux aussi, en voyant les flammes danser sous les rafales et se rapprocher dangereusement, avant de battre en retraite, en laissant une énorme bande noire derrière eux.

C’est une nature sinistrée qui s’apprête à affronter, dans les jours qui viennent, une nouvelle vague de canicule. Les pompiers savent déjà qu’ils devront continuer à sillonner le canton feux bleus et sirènes enclenchés. Depuis une bonne semaine, ils font cela chaque jour, en avalant les kilomètres.

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