Junte au pouvoir«Ils ne peuvent pas tuer Aung San Suu Kyi. Alors ils la torturent»
Depuis deux ans au pouvoir, la junte militaire a prolongé mercredi l’état d’urgence et reporté les élections. Les Birmans en exil dénoncent les raids aériens et les exactions.

«Une grande tristesse et une grande frustration.» C’est ainsi que Claire* résume ce qu’elle ressent en ce mercredi, deux ans jour pour jour après le coup d’État qui a porté les militaires au pouvoir en Birmanie. Deux ans que la jeune femme de 35 ans est en Suisse. Elle s’est mariée entre-temps, loin de sa famille, restée au pays. Elle sait que ses collectes de fonds pour soutenir la résistance ont fait d’elle une des bêtes noires du gouvernement: «C’est de plus en plus difficile d’envoyer de l’argent, car il y a des espions partout. Et c’est dangereux pour moi de rentrer.»