Départ au front«Il faut défendre Bakhmout, mais les pertes sont trop nombreuses»
Tous les matins à la gare de Kiev, un train emmène vers le front des dizaines de soldats de retour de permission ou des nouveaux mobilisés. Entre doutes et résignation face à une bataille désespérée.

Sur un quai de la gare de Kiev, alors que le brouillard matinal enveloppe encore la capitale, un quadragénaire au visage émacié tire compulsivement sur sa cigarette. Dans quelques minutes, à 6 h 44, le train numéro 712 partira en direction de Kramatorsk, la principale ville du Donbass contrôlée par l’Ukraine. Kramatorsk est le terminus avant le front. De là, les soldats sont déployés au nord, à Lyman, et à l’est, à Bakhmout, devenue synonyme de la plus effroyable et plus longue bataille depuis le début de l’invasion, il y a un peu plus d’un an.