
Genève, 19 janvier
Curieux raisonnement que celui de M. Eric Breval, dont la société gère les milliards de notre AVS (voir «Tribune de Genève» du 17 janvier). Selon lui, «l’économie dépend encore beaucoup des énergies fossiles, ce qui justifie de continuer à investir dans le charbon, le pétrole et le gaz».
En réalité, ce devrait être exactement le contraire: c’est précisément parce que l’économie dépend des énergies fossiles (c’est juste) qu’il faut désinvestir de ces sociétés, puisque le but reconnu est, à terme, de se passer complètement de ces énergies.
En d’autres termes, en continuant à investir dans le pétrole, le charbon et le gaz, M. Breval confirme et conforte les sociétés pétrolières dans leurs activités d’extraction. Cela va à l’encontre du but. Il me répondra qu’il est d’accord avec le but, mais qu’il faut y aller doucement, qu’on ne peut pas bousculer l’économie, etc. Je dirai alors que nous sommes dans une grande urgence. L’économie, qu’elle le veuille ou non, devra être bousculée. Le climat n’attend pas.
Rappelons qu’actuellement, il y a de nombreux projets de prospection et d’exploitation de nouveaux gisements, notamment en Afrique. Or, toutes les études scientifiques sur le climat concluent que le strict minimum serait de stopper immédiatement toute nouvelle recherche et toute nouvelle exploitation. Vous avez bien lu: le strict minimum. À défaut de pouvoir réduire la production des gisements existants, ce qui serait encore mieux.
Alain Rouget
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Lettre du jour – Il faut bousculer l’économie