Ignazio Cassis : «Genève joue un rôle très spécial en Suisse»
Le nouveau chef des Affaires étrangères, Ignazio Cassis, a visité le Palais des Nations ce mardi matin. A cette occasion, il a réaffirmé le soutien de la Suisse au système onusien et adressé un clin d'œil aux Genevois.

Le nouveau chef du Département des affaires étrangères (DFAE), Ignazio Cassis a effectué mardi matin sa première visite officielle au Palais des Nations. Accompagné du directeur général de l'ONU à Genève, Michael Møller, le successeur de Didier Burkhalter s'est fait expliquer les différentes phases du chantier de rénovation qui doit démarrer en janvier prochain et durer cinq années. Croisé au détour d'un couloir, accompagné d'une petite délégation, le chef du DFAE a accepté de livrer ses premières impressions à la Tribune de Genève.
– Étiez-vous déjà venu au Palais des Nations? Qu'avez-vous éprouvé en visitant ce bâtiment?
– Oui, une fois. C'était en 1995 avant que la Suisse ne soit membre de l'ONU. Je suis impressionné par l'architecture des lieux. Je trouve ce bâtiment gigantesque. Sa dimension atteste de son ambition de pouvoir y accueillir le gouvernement de la planète. On sent qu'il y a eu ici, pendant des décennies, des discussions qui ont décidé du destin du monde. En le visitant, on comprend aussi que nous avons changé d'époque depuis la fin de l'Union soviétique. Chaque pays veut tenir sa place. Certains le font en s'engageant financièrement dans la rénovation de certaines salles de conférences. Cet engagement témoigne de cette volonté d'œuvrer ensemble pour la paix et la prospérité.
– En vous plongeant dans le dossier «Genève internationale» avez-vous découvert des choses que vous ignoriez? Aviez-vous conscience de l'importance des organisations présentes?
– Son importance, je la connaissais. Ce qui m'a frappé, c'est tout l'écosystème qui s'est développé autour. Cela a pris une dimension plus grande que celle que j'imaginais avec des centaines d'ONG et une quarantaine d'organisations internationales. Je crois qu'il y a encore beaucoup de choses à développer. La Suisse peut apporter beaucoup: la stabilité politique, le savoir et aussi notre expérience en matière de gouvernance. Si nous pensons aux défis de la numérisation par exemple, je crois que la Suisse peut aider à relever les défis technologiques qui sont devant nous. En ce moment, évidemment, nous voyons que le multilatéralisme est un peu en difficulté, certains pays privilégiant les rapports bilatéraux. Personnellement, je trouve cela dommage.
– D'importants travaux de rénovation vont démarrer. En quoi la modernisation du vaisseau amiral de la Genève internationale peut-elle servir les intérêts de la Suisse et de sa diplomatie?
– La Suisse jouit d'une excellente réputation à travers le monde grâce à la Genève internationale. Elle a tout intérêt à la soutenir et la développer. D'ailleurs elle le fait très bien. Cela ne signifie pas que nous devons toujours dire oui à tout et n'importe quoi car c'est l'argent de nos citoyens qui est en jeu. Pour soutenir le plan de rénovation du Palais des Nations, nous avons développé des instruments financiers comme des prêts sans intérêts. Ce qui ne veut pas dire que les autres pays n'ont pas à participer à la prise en charge de ce chantier. Mais nous devons garder à l'esprit qu'il y a des pays émergents qui aspirent aussi à devenir des centres de gouvernance. Genève est aussi en compétition avec New York.
– On vous verra souvent à Genève alors…
– Oui, je crois que je vais venir assez souvent. Genève joue un rôle très spécial en Suisse. Quand on dit, pour rire, que les Genevois vivent sur une autre planète, c'est qu'il y a quelque chose qui leur permet d'avoir ce sentiment.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.