2e jour du procès des motardsHells Angels et Bandidos: Berne songe à déplacer le procès
Le procès des bikers a pu reprendre mardi à Berne sans une partie des accusés, embarqués par la police après la bagarre à l’intérieur et aux abords du tribunal.

Les autorités politiques et judiciaires de la ville et du canton de Berne envisagent de déplacer le procès des bikers dans un autre lieu après les échauffourées de lundi et mardi. «Nous explorons différentes options», a déclaré mardi le directeur de la sécurité de la ville, Reto Nause, selon la «Berner Zeitung».
Le deuxième jour du procès des gangs rivaux de motard, ouvert lundi à Berne, a ressemblé fort au premier. Il a aussi démarré dans un climat tendu. Alors qu’hier, les Hells Angels et les Bandidos se sont affrontés à coups de jets de pierres devant le tribunal bernois, ce mardi leur envie d’en découdre n’a pas baissé.
Des membres des Hells Angels ont affronté des Bandidos dans les parages de l’entrée du Palais de justice mardi matin. La police était présente avec un important dispositif, incluant de nombreux grenadiers et un canon à eau. Des informations de «Berner Zeitung» font état de l’arrestation de quelques membres des Hells Angels.
Le procès dont la reprise était prévue pour 8 h 15 mardi a dû être retardé. Selon le Blick, des échauffourées ont eu lieu à l’intérieur du bâtiment de justice, entraînant l’évacuation de certains accusés.
Des bouchons sur plusieurs lignes
Les transports publics bernois ressentent l’effet de ces rixes. Des bouchons sont signalés sur plusieurs lignes Bernmobil et la circulation est particulièrement perturbée. Les rues telles que Bollwerk et Holderstrasse, ont été fermées par la police. Bernmobil a cessé ses activités sur les lignes 21, 20, 18 et 11.
La compagnie bernoise de transports publics a dû modifier la desserte de certaines zones. Elle a par exemple informé sur Twitter ses usagers que «le trajet entre Berne, gare et Berne, école de métiers est interrompu à la suite d’un rassemblement.»
Tôt mardi, plusieurs centaines de personnes des Hells Angels se sont rassemblées sur la Schützenmatte. Fait nouveau, ils ont le soutien du groupe des Broncos. Hells Angels et Broncos seraient environ 200 à affronter les Bandidos. Le calme est revenu aux abords du tribunal.

Pour comprendre les enjeux de ce procès, il faut remonter au mois de mai 2019. Tous les 22 accusés auraient participé à une guerre des gangs à Belp, dans le canton de Berne. Plusieurs personnes avaient été blessées lors de cet affrontement opposant des membres des Bandidos à ceux des Hells Angels et leurs alliés les Broncos. La police avait saisi plusieurs armes, notamment des armes de poing.
«Bandidos forever, forever Bandidos»
Selon le Ministère public du canton de Berne, la rixe entre bikers a éclaté après que le club des Bandidos, qui n’était pas représenté officiellement en Suisse à l’époque, avait voulu ouvrir un local à Belp, projet qui n’a pas plu à deux autres clubs de motards, les Hells Angels et les Broncos.
Le procès a pu reprendre après les échauffourées qui ont marqué la première partie de la matinée. Les Hells Angels n’étaient pas dans le box des accusés car ils faisaient partie de bagarreurs arrêtés par la police, écrit la «Berner Zeitung». Le journal alémanique précise que seuls trois Bandidos ont pu comparaître mardi matin.
L’un d’eux a porté un t-shirt sur lequel on pouvait lire les lettres Bf fB, entendez «Bandidos forever, forever Bandidos». Les trois accusés ont répondu aux questions sur leur situation personnelle, mais ont gardé le silence sur celles se rapportant à la violente bagarre qui a secoué Belp le 11 mai 2019.
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