Hacker : ange ou démon?
En termes de sécurité, le crime organisé est l'un des principaux défis d'internet. Il y a un marché pour tout et tous, petits hackers ou super pros. Une centaine de milliers d'adresses mails se vend entre 15 et 180 € (entre 16 et 190 francs, facile de récupérer la mise pour les arnaqueurs au fishing). Pirater un compte en banque rapporte entre 2 et 6% de son contenu. Des informations d'assurance santé volées? Environ 1200 francs. Pour gagner gros, il y a aussi l'extorsion : sociétés ou individus voient leurs fichiers encryptés et n'obtiendront la clé du hacker que moyennant rançon (bitcoins exigés). Plusieurs centaines de milliers de francs ont ainsi déjà été engrangés…
La croissance exponentielle d'objets connectés – avec une sécurité inversement proportionnelle – est un eldorado. Chaque année à la grand-messe des « Black Hats » de Las Vegas, les pirates partagent leurs exploits ; par exemple la prise de contrôle à distance d'une voiture, comment tracer le GPS ou… couper les freins. Engagés par Chrysler, ces hackers pros, « chercheurs en sécurité », aident désormais à améliorer le système. Leurs travaux ont fait office d'avertissement : des lois sur les standards de sécurité digitale des véhicules sont désormais à l'étude aux USA. De tels talents peuvent donc le pire comme le meilleur. Aujourd'hui, des résistants du côté obscure signalent spontanément des failles, espérant rétribution - on n'a rien sans rien-. Ironiquement, toutes les entreprises ne sont pas prêtes à se remettre en question, certaines les dénoncent aux autorités!
Le chef de la sécurité de Google a encouragé publiquement à respecter ces «hacks» de bonne foi. Aussi, la plateforme HackerOne a été créée par des anciens de Facebook, Google et Microsoft pour canaliser ces échanges de bons procédés. Les failles décelées y sont récompensées par les sociétés membres : en moyenne 650 dollars (630 francs) par alerte. Il y a aussi les nombreuses créations de postes. Aussi, le Pentagone a ouvert pas moins de 3000 postes de personnel de Cybersécurité il y a quelques mois ! Et une étude de l'institut Ponemon prévoit une hausse de 37 % du secteur IT d'ici 2022. La demande pour ces talents dépasse tellement l'offre que près de 40% des postes ne sont pas pourvus (on parle de 100 000 francs de salaire annuel moyen).
Encore faut-il ne pas céder à la perversion : la dernière décennie a vu des entreprises publiques chinoises engager des hackers pour… espionner leurs concurrents américains. Le diable est partout.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.