
Chêne-Bougeries, 17 mai
La version revue et corrigée des Fêtes de Genève fait surface. Elle déroule ses fastes au cours de ce week-end prolongé de l’Ascension tout autour de la rade.
La Ville de Genève, autoproclamée organisatrice, n’a pas peur de resucer tout ce qu’il y avait à resucer, sans craindre les odeurs de naphtaline qu’elle décriait jadis. Mais soyons rassurés, point de feux d’artifice débridés et pétaradants émetteurs d’intempestives émissions de CO2 contraires aux bonnes mœurs de la planète. Ils sont remplacés par un ballet d’un millier de drones lumineux créant de magiques et hallucinantes formes géométriques dans les cieux. Sûrement couronnés, à la fin de l’exercice, par la montée monumentale du Jet d’eau, comme ce fut le cas en son temps pour feu les feux d’artifice. On ne se refait pas complètement!
Cet événement céleste piloté par un programme d’ordinateur sophistiqué est annoncé comme le plus grand d’Europe, dans la lignée de celui de Dubaï. Quelle joie que notre ville soit à la pointe de la nouveauté après sa célèbre voisine des lointains Émirats.
Pourvu qu’il ne lui vienne pas à l’idée de lui ressembler? Mais revenons-en à ces fameux drones, que l’on veut présenter comme inoffensifs dans un grand divertissement. C’est un peu vite oublier que ces engins d’une nouvelle génération d’OVI (objets volants identifiés) sont impliqués dans de nombreuses dévastations guerrières modernes ayant occasionné de multiples morts sur les champs de bataille du XXIe siècle.
Car, il ne faut pas s’y tromper, ces machines volantes d’un nouveau type, que l’on veut nous faire passer pour sympathiques à travers spectacles, loisirs, transport de sang et d’autres marchandises moins respectables, sont de redoutables prédateurs tueurs d’enfants, de femmes et d’hommes.
C’est d’ailleurs toujours de cette façon que procède le business international: séduire, flatter, accrocher, émerveiller les publics lambda pour faire oublier le rôle sordide que les armées du monde leur font jouer en simultané.
Ne soyons pas dupes, aussi beau que puisse être le spectacle, et ne nous laissons pas attraper par les marchands de rêves et d’illusions qui sont prêts à tout pour nous distraire et nous faire oublier les dessous pas très reluisants de ces engins volants.
Léon Meynet
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Lettre du jour – Gentils et méchants drones