Le tram trace sa voie de Moillesulaz à Annemasse
Le chantier du premier des trois trams transfrontaliers débute le 30 janvier.

Si certains tramways sont nommés désir, d'autres inspirent une certaine nostalgie. A l'heure de lancer les travaux de l'extension du tram en direction d'Annemasse, comment ne pas regretter le démantèlement des voies entre Moillesulaz et le cœur de la cité frontalière, il y a un peu plus d'un demi-siècle (lire ci-contre)?
Loin de se morfondre sur les choix passés, les élus locaux portent ce projet transfrontalier depuis plusieurs années et arborent un large sourire à l'aube du démarrage du chantier, agendé le 30 janvier. Christian Dupessey, président de l'agglomération annemassienne, s'emballe: «Avec l'arrivée du Léman express à la même période, c'est une vraie révolution dans la mobilité qui se prépare pour le second semestre 2019.» Telle est la date de mise en service prévue pour le tram qui reliera Moillesulaz au centre d'Annemasse dans un premier temps.
Suivra la phase 2, soit le prolongement jusqu'au quartier populaire du Perrier. L'objectif est de diminuer les bouchons, «une nécessité absolue, comme l'a encore montré l'épisode de pollution de l'air que nous venons de vivre», insiste l'édile socialiste.
«Il s'agit aussi d'une signature urbaine. L'arrivée du tram va transformer qualitativement l'entrée dans l'agglomération annemassienne et le lien avec Genève», poursuit Christian Dupessey. Les promoteurs l'ont compris et observent ce marché avec envie.
Longue de 3,3 km en tout, l'infrastructure s'étendra dans un premier temps de Moillesulaz au parc Montessuit. Pour ce premier tronçon, le coût s'élève à 57 millions d'euros, dont 44% financés par Berne dans le cadre du projet d'agglomération. Et ce, car il s'inscrit dans le cadre plus large de l'agglomération du Grand Genève. «Normalement, ce sont les agglomérations de 500 000 habitants qui mettent en place des trams. Pour une agglo comme la nôtre, de 80 000 habitants, c'est un vrai challenge», souligne Michel Boucher, vice-président à l'agglomération chargé des transports et de la mobilité.
Côté calendrier, l'élu précise: «On va commencer par la démolition de l'aubette, à Moillesulaz. Les travaux préparatoires se prolongeront jusqu'à fin avril.» Le 20 février, le premier rail sera symboliquement posé à la frontière. Pour les aménagements de l'infrastructure (rails, trottoirs, abris), il faudra attendre le printemps 2018. «Au printemps 2019 débutera la période d'essai avant une mise en service en novembre», indique Michel Boucher.
Les Transports publics genevois exploiteront la ligne. Les tarifs, le partage des recettes ainsi que celui du déficit d'exploitation sont autant de points en discussion. Reste aussi à savoir s'il s'agira de faire franchir la frontière à un tram 12 sur trois ou de créer une ligne spécifique. «Cette réflexion s'intègre dans le plan d'action des transports collectifs», indique Benoît Pavageau, directeur des Transports collectifs à la Direction générale des transports genevois.
La cadence prévue est elle fixée à un tram toutes les huit minutes. Quant à la fréquentation moyenne, elle est estimée à 10 000 voyages par jour sur la première tranche et 12 500 sur les deux tranches. Il faudra 25 minutes de centre à centre. «C'est plus long que le CEVA mais le tram n'a pas la même fonction», précise Michel Boucher. Face à ceux qui considèrent que le tram fait doublon avec le CEVA, les élus rétorquent en un mot: complémentarité. Selon eux, le bus à haut niveau de service, le Léman Express et la voie verte ont également un rôle à jouer.
Une vraie révolution dans la mobilité se prépare pour le second semestre 2019
Aux yeux de Christian Dupessey, ce schéma prendra tout son sens une fois que le tram arrivera au Perrier. «La deuxième phase va capter un potentiel de clients bien plus important encore. Soit les 8000 habitants du quartier. Mais aussi les conducteurs qui profiteront du P+R construit au lycée des Glières.» Quant à la crainte de certains Genevois que la ligne favorise la délinquance transfrontalière, Christian Dupessey rétorque: «A ma connaissance, le tram dessert aussi des quartiers populaires genevois, tel que les Avanchets. C'est un service rendu à toute la population! Et les délinquants n'ont pas attendu le tram pour franchir la frontière.»
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