La circulation genevoise a sa tour de contrôle
Avec l'espoir d'une fluidité améliorée, les autorités ont inauguré lundi une centrale régionale de gestion du trafic.

En se réunissant autour d'outils plus modernes, les responsables de la mobilité genevoise veulent mieux réagir aux imprévus dans leur régulation des flux de circulation. Les autorités ont inauguré lundi une centrale régionale de régulation du trafic, qui n'est rien moins que le «chaînon manquant de la circulation genevoise», selon le conseiller d'État chargé des Transports, Luc Barthassat.
À quoi ressemble ce chaînon? Cette «tour de contrôle» est en fait une extension du poste de surveillance de l'autoroute – le Castor – installé depuis 1993 dans le quartier lancéen du Trèfle-Blanc. Flanquant une représentation schématique du réseau autoroutier genevois, la nouveauté se présente comme un écran géant supplémentaire où se conjuguent des cartes montrant l'état plus ou moins fluide ou saturé des axes de circulation et des images retransmises en direct par les caméras placées sur divers points de la carte routière.
La structure regroupe la Direction générale des transports (DGT), les Transports publics genevois (TPG) et la police. «On peut optimiser les flux à condition de travailler davantage ensemble», professe Pierre Maudet, conseiller d'État chargé de la Sécurité. Qui précise que ses troupes auront «le dernier mot sur la télécommande». Car, avant la fluidité, «le maître mot est la sécurité de l'usager», argue Patrick Pulh, chef de la police routière.
Cinquante millions investis
Intégrés dans ce nouveau dispositif, les TPG y joueront notamment le rôle d'observateurs. «En heure de pointe, ce sont 450 de nos véhicules et autant de conducteurs qui sont sur le terrain et peuvent faire remonter des informations», rappelle le directeur de l'exploitation de l'opérateur, Marc Châtelain. La régie publique a aussi la capacité de faire intervenir ses agents sur place en cas de besoin. Elle veillera aussi à ce qu'on tienne mieux compte des intérêts de son réseau.
Quant à la DGT, elle apporte son expertise en matière d'aménagement et de gestion des flux. L'une des ambitions de la centrale est de réagir aux aléas quotidiens en temps réel, en ajustant la régulation du trafic aux événements. Des scénarios seront préétablis. «Dans le cas de la fermeture d'un axe pour cause d'accident, on prévoira un nouveau réglage des carrefours sur la déviation qui aura été prévue afin que celle-ci puisse absorber le surplus de trafic», illustre Jean-Luc Bourget, directeur de la signalisation à la DGT. Cet office étatique pourra compter sur d'autres outils que la seule centrale de régulation. Celle-ci, devisée à 14 millions de francs, s'intègre dans un programme d'investissements technologiques plus vaste, qui totalise 50 millions. Il s'agit d'une part du renouvellement des feux archaïques des années 70 ou 80 qui équipent près de 40% des carrefours régulés du canton et dont l'obsolescence empêche d'envisager une régulation plus fine qu'aujourd'hui. Cette entreprise ne fait que débuter: elle conditionnera les améliorations du trafic.
Il s'agit d'autre part de capteurs et d'outils de jalonnement, c'est-à-dire une trentaine de tableaux lumineux à messages variables. Lesquels seront disposés à des points stratégiques pour mieux orienter les conducteurs en fonction de l'état du trafic.
Convention signée
L'État mettra à disposition dès le mois de mai une nouvelle plate-forme d'info-mobilité, plus exhaustive. De quoi concurrencer les instruments du même type que fournissent sur Internet tel moteur de recherche ou tel fabricant de GPS? La DGT y croit. Car il peut être intéressant pour l'usager de se renseigner non pas auprès d'entreprises qui se basent sur leurs données historiques ou instantanées, mais chez l'instance étatique qui a la capacité d'influencer la situation par ses décisions, notamment celles relatives au réglage des feux.
Les nouveaux outils rendront en outre possible d'appliquer sur le terrain les nouveaux algorithmes développés avec l'EPFL pour coordonner la gestion des feux à l'échelle d'un quartier entier. La méthode devrait commencer à s'appliquer dans un an, aux Pâquis. L'Office fédéral des routes a participé lundi à la présentation de cette centrale de régulation, en la qualifiant d'«indispensable à Genève», selon son directeur, Jürg Röthlisberger. Celui-ci a signé avec ses interlocuteurs genevois une convention qui délègue au Canton la gestion des tronçons autoroutiers qui le desservent.
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