Sandrine Salerno jette l'éponge. Le PS aura deux candidats
Elections au Conseil d'EtatLa conseillère administrative de la Ville annonce son retrait en début de séance, épargnant au parti un débat difficile.

Présage ? Le PS avait choisi la salle Mahatma Gandhi pour dire combien de candidats et lesquels envoyer au deuxième tour du Conseil d’Etat. Dimanche, le peuple avait donné ses propres recommandations en classant dans l’ordre la ministre sortante Anne Emery-Torracinta, le conseiller administratif de Vernier Thierry Apothéloz, et enfin la conseillère administrative de la Ville de Genève Sandrine Salerno. Le PS allait-il partir à deux ou à trois, c’était l’enjeu.
Devant une salle comble, la présidence du parti, Carole-Anne Kast, résume : «Le comité des Verts s’est positionné pour une course de la gauche à quatre : un Vert, deux socialistes et un représentant d’Ensemble à gauche». Elle annonce que le comité directeur du PS est du même avis. Pourquoi ? «Nous avons une réelle opportunité de gagner un deuxième siège au Conseil d’Etat, perdu en 2009. Mais il faut resserrer les rangs. Trois socialistes feraient courir des risques à cet espoir de gain.»
Anne Emery-Torracinta prend la parole immédiatement. Elle félicite les militants : «Vous avez par votre mobilisation réussi à engager un recul des partis populistes. L’Alternative reprend du poil de la bête collectivement. Enfin, on remonte. Il ne faut pas gâcher cette dynamique. La situation est idéale avec un magistrat de droite affaibli et une autre juste dans les sept.»
Que va dire Sandrine Salerno ? Elle annonce sans ambiguïté son retrait ! «Je voulais vous remercier de m’avoir permis cette belle aventure», répond Sandrine Salerno. «Un vent nouveau souffle sur le parlement : les Genevois donnent un coup de pouce à l’Alternative. Les règles du jeu sont simples : on fait une campagne à trois. Et j’ai annoncé me retirer si j’étais troisième. Je n’ai pas envie de gâcher les chances que nous avons. Je n’ai aucun regret. Genève aura un jour le droit de voir trois socialistes au Conseil d’Etat, mais ce n’est pas maintenant.» Standing ovation.
Plus tard, elle reconnaîtra éprouver une certaine émotion. «Bien-sûr, j’aurais préféré être désignée. Mais si j’ai quelques petits défauts, j’ai aussi la qualité de faire ce que je dis. J’avais annoncé que je me retirerais si j’étais en troisième position, c’est ce que je fais. Après des mois un peu difficiles, le parti a besoin d’unité, il était de ma responsabilité d’élue d’agir ainsi.»
C’est au tour de Thierry Apothéloz et l’élu de Vernier pense à l’avenir. «Nous sommes déterminés à gagner, dit-il. Nous avons une responsabilité envers les quartiers populaires , qui nous font confiance. Nos résultats augmentent. Le parti doit trouver des réponses aux questions d’aujourd’hui : la précarisation de nouvelles couches de la population. Nous devons présenter des solutions concrètes pour porter l’espoir d’une vie meilleure. Ce n’est pas un deuxième siège qui concrétisera nos buts, mais le travail collectifs de nos élus et de militants.»
La séance se termine. Tout a été plié en une demi-heure. Le comité directeur n’en revient pas. (TDG)
Créé: 16.04.2018, 20h50
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