Coronavirus en SuisseGenève vote sur une indemnité pour les travailleurs précarisés
La loi sur l’indemnisation pour perte de revenus liée aux mesures de lutte contre le coronavirus, adoptée en juin pour aider les travailleurs précarisés, sera en votation le 7 mars. Le texte a été attaqué par voie référendaire par l’UDC et le MCG.

Un seul objet cantonal sera en votation à Genève le 7 mars: la loi sur l’indemnisation pour perte de revenus liée aux mesures de lutte contre le coronavirus. Adoptée en juin pour aider les travailleurs précarisés, ce texte a été attaqué par voie référendaire par l’UDC et le MCG.
La loi du Conseil d’État prévoit une indemnisation unique de 80% de la perte de revenu, mais de maximum 4000 francs par mois, pour la période du 17 mars au 16 mai 2020. Une enveloppe de 15 millions est prévue pour ces deux mois. Rétroactive, l’aide est destinée à ceux qui n’ont reçu aucune autre indemnité, tels que les intermittents du spectacle, les travailleurs sur appel ou encore les employés domestiques.
À Genève, les files interminables de personnes attendant une aide alimentaire aux Vernets lors de la première vague de Covid-19 ont mis en lumière la précarité dans laquelle était plongée une partie de la population pendant la crise sanitaire. Ces images ont choqué en Suisse et au-delà. Le Conseil d’État a voulu agir afin d’éviter que ces personnes ne s’endettent ou ne perdent leur logement.
La crise continue
Les référendaires ainsi que le PLR estiment qu’il n’y a pas lieu de soutenir les travailleurs illégaux et donc le travail au noir. Ils contestent aussi la disposition permettant de prendre en considération une déclaration signée «plausible» d’un bénéficiaire qui n’aurait pas de documents pour attester son revenu mensuel déterminant.
Pour le comité unitaire «Des droits pour les travailleurs∙euses précarisé∙e∙s», qui réunit partis de gauche, syndicats et associations, cette indemnité est nécessaire car la crise continue d’affecter durement certaines personnes. Refuser la loi ne ferait que pénaliser les travailleurs illégaux, pas les employeurs indélicats, selon eux. Le PDC soutient, lui aussi, la loi.
Un compromis
En plus de ce scrutin cantonal, les citoyens de la Ville de Genève devront se prononcer sur un référendum lancé par la gauche et des associations environnementales et d’habitants contre l’aménagement de Rive. Le compromis trouvé lors de la précédente législature lie le réaménagement des espaces publics du secteur à la construction du parking souterrain de 498 places automobiles par des privés, dénommé Clé-de-Rive.
Favorables à la piétonnisation, les référendaires fustigent un projet «ringard» qui va attirer des voitures et sacrifier 69 arbres majeurs. Ils ont lancé une initiative, qui a abouti, pour piétonniser et végétaliser le centre-ville. En outre, l’Association Transports et Environnement, des commerçants et des riverains ont recouru contre l’autorisation de construire du parking. La justice n’a pas encore tranché.
La droite et, du bout des lèvres, le nouveau Conseil administratif défendent un compromis qui transformera le secteur tout en préservant l’accessibilité du centre-ville et de ses commerces. Libérée des places de stationnement, la chaussée pourra accueillir des terrasses de cafés et de restaurants, tandis que le déplacement des arrêts de bus permettra de créer une place conviviale à Rive, plaident-ils.
ATS
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