Votations cantonales du 15 maiGenève vote non à la réforme du Cycle d’orientation
La réforme du Cycle est refusée à 50,8% des voix. Une lourde défaite pour Anne Emery-Torracinta.
C'est la fin de ce compte rendu en direct sur la votation du Cycle d'orientation. Merci de nous avoir suivis, et restez sur tdg.ch tout au long de l'après-midi pour nos analyses et commentaires concernant ce dimanche de votations.
Le dépouillement est maintenant terminé. La réforme du Cycle d'orientation est définitivement refusée, avec 50,83% de non contre 49,17% de oui. Le décompte des bulletins déposés ce dimanche dans les bureaux de vote n'a pas renversé la tendance des votes par correspondance.
Selon Anne Emery-Torracinta, «Il faut être clair, ce qui a été refusé, c’est de mélanger les élèves. La mixité intégrée n’était pas inscrite dans la loi. Le cas échéant, le système aurait pu évoluer. La question que je me pose, c’est comment se fait-il qu’on ne puisse pas faire à Genève ce qui fonctionne ailleurs?»
Anne Emery-Torracinta réagit au refus de la réforme du Cycle lors du point presse du Conseil d'Etat ce dimanche après-midi. «Le résultat est serré, mais le Conseil d’Etat prend bien sûr acte du refus de la population. Il s’arrête. Ce n’est pas tout à fait une surprise car les sujets qui concernent l’école font toujours l’objet de débats à Genève. Nous regrettons néanmoins ce refus, car tout le monde reconnaît, les opposants comme les partisans, reconnaît que le Cycle d’orientation d’aujourd’hui ne donne pas satisfaction et qu’il fallait changer quelque chose.»

Céline Amaudruz, conseillère nationale UDC, qualifie le non à la réforme du Cycle de «petit refus mais grande victoire» et attend que le Conseil d'Etat revienne avec un projet. N'est-ce pas le rôle des opposants d'être force de proposition dans ce dossier? «Non, l'exécutif doit reproposer, et peut-être qu'une réforme générale du Département de l'instruction publique s'impose.»
Le dépouillement est presque terminé: 64 bureaux de vote sur 67. Le score ne devrait plus bouger. La réforme du Cycle s'achemine vers un non du peuple genevois.
Florin Togni, membre du comité référendaire Non à Frontex: «Le comité référendaire genevois Non à Frontex prend acte avec déception du résultat de la votation, mais il n’est pas surpris. En faisant croire que le sujet du vote était une acceptation ou non de l’Europe de Schengen, le Conseil fédéral a réussi à faire peur à une majorité de nos concitoyennes et concitoyens. Mais le débat n’est pas clos.»
Députée MCG, Ana Roch ressent de «l'amertume» devant un résultat aussi serré. «Si le non était beaucoup plus net, on aurait pu se dire qu'on était à côté de la plaque. J'ai bien peur qu'il y ait un clivage entre les communes populaires et les communes riches, note-t-elle en observant la carte de répartition du vote. Beaucoup de parents d'enfants qui vont bien se demandaient pourquoi changer, tandis que les parents d'élèves en difficulté soutenaient la réforme.»
Elle invite les opposants à prendre leurs responsabilités, alors qu'ils n'ont «pas ouvert la bouche» lors de la vingtaine de séances de travail consacrées à la réforme.

97% des bulletins ont désormais été dépouillés. Le non à la réforme du Cycle reste en tête avec 50,76% des votes. Le refus de la réforme se dessine, même si un revirement de dernière minute ne peut être exclu.
C'est peut-être la chaleur, mais le dépouillement des bureaux de vote avance au compte-gouttes cet après-midi: 95,82% des bulletins ont été dépouillés (contre 95% à midi). Le non à la réforme du Cycle ne bouge presque pas (50,85%). Le suspense continue.
Pour Jean-Michel Bugnion, membre des Vert’libéraux et ancien directeur du Cycle des Voirets: «Le modèle proposé est biaisé, moitié hétérogène moitié pas. Maintenant il faut tout redémonter, repartir à zéro.»
Et dans un moment d'autopromotion, il ajoute «et que les Vert'libéraux rentrent au Grand Conseil».
Après l'affaire des autistes maltraités au foyer de Mancy, le probable non à la réforme du Cycle est-il un votre contre Anne Emery-Torracinta?
Pour Marjorie de Chastonay, députée des Verts, «si c'est le cas c'est dommageable de ne pas distinguer les questions de personnalité du reste.»
Le président du PLR, Bertrand Reich, lui, estime que «l'enjeu c'est la réforme, pas un plébiscite pour ou contre une personne».
Favorable à la réforme du Cycle, la députée Patricia Bidaux (Le Centre) réagit: «Pour moi, c’était évident que ce serait serré, c’est grave que la majorité soit si petite en termes de messages pour la suite. Je m’attends à des propositions immédiates des opposants, dès demain.»

Voyant la courte avance du non à la réforme du Cycle, le président du PLR genevois, Bertrand Reich, s'exclame: «Pourvu que ça dure!»
Selon lui, le constat sur les maux du CO actuel «n'est pas contesté, mais c'est sur le remède qu'on a de grandes différences». Selon lui, le tournant de la campagne s'est produit «quand les enseignants ont pris conscience du projet et que des voix parmi eux ont commencé à s'élever. C'est une victoire du terrain, malheureusement il n'y a pas de majorité claire.»

Les premiers résultats provenant des bureaux de vote devraient bientôt tomber. On verra alors si le non à la réforme du Cycle se maintient. Les résultats complets (sous réserve de validation officielle) seront connus vers 14h30. Encore un dimanche à suspense dans les urnes genevoises!
On pouvait s'attendre à un score plus serré. Le peuple genevois dit clairement oui au financement de Frontex, malgré les très vives critiques contre les pratiques de l'agence en matière de migration. Genève approuve le financement de Frontex à plus de 64%.
La loi fédérale sur la culture et la production cinématographique, dite «loi Netflix», connaît un véritable plébiscite à Genève: plus de 74% de oui.
Divisé sur le Cylce d'orientation, l'électorat genevois se montre en revanche très clair concernant les objets fédéraux: la loi Netflix, celle sur le don d'organes et l'arrêté sur Frontex sont largement acceptés dans le canton.
Le score serré, et pour l'instant négatif, du vote sur le Cycle est une mauvaise nouvelle pour Anne Emery-Torracinta, qui a porté la réforme. Même si le score devait changer au cours du dépouillement, le projet divise les enseignants, les parents et la population. Très contestée pour sa gestion de l'affaire de Mancy, la magistrate socialiste pourrait connaître une fin de mandat difficile.
Sans connaître encore le résultat final, le score très serré de la votation du Cycle d'orientation montre à quel point l'électorat est divisé sur cette réforme. Cette division donne raison aux référendaires, qui voulaient un débat démocratique sur le sujet.
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