Depuis que les CFF ont annoncé leur nouvel horaire pour décembre 2024, on assiste à une levée de boucliers de la part de plusieurs villes romandes, ainsi que de l’Aéroport de Genève et même de l’Avivo, le lobby des retraités.
Certes, les cadences entre l’arc jurassien et Lausanne seront doublées et le canton de Vaud va y gagner en faisant de Renens un passage obligé, où convergent tant d’étudiants. Même Genève ne perd pas tout dans l’opération, en obtenant une amélioration pour la ligne entre Annemasse et Vevey.
Mais ces améliorations pour les uns impliquent une inacceptable dégradation de l’offre pour Genève. La perte d’une liaison directe entre Genève et Neuchâtel, de même que l’allongement des temps de trajets, semblent être des décisions d’un autre siècle.
Cela commence à faire beaucoup
L’urgence climatique et la congestion des routes imposent un développement massif du rail, un développement des trains de nuit et d’en finir avec les vols intérieurs. Mais voilà que Genève devient encore plus périphérique. À ce non-sens s’ajoute une augmentation des tarifs du train. La double peine.
Nous payons le manque d’investissement dans le réseau ferroviaire en Suisse romande, devenu vieillissant et lent. Une Suisse romande qui, sans doute, n’a pas su se faire entendre à Berne ou, tout simplement, a manqué de vision.
Pour Genève, la pilule est d’autant plus dure à avaler que le canton devrait voir son dynamisme payé en retour. Seul contributeur romand à la péréquation intercantonale, il semble toutefois perdu au bout de la Suisse. Et on le lui fait savoir! La RTS fait ses valises pour Lausanne, le canton de Vaud le nargue en pratiquant une fiscalité à la baisse, tout en profitant par exemple de son aéroport. Cela commence à faire beaucoup.
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Éditorial – Genève, si loin au bout de la Suisse
La perte à venir de la liaison ferroviaire directe avec Neuchâtel et le rallongement des temps de trajet désavantagent Genève. À l’heure de l’urgence climatique, c’est un non-sens.