Les faits d’abord: en ville de Genève, également dans les autres communes du canton, les musiques actuelles jouées par les artistes du cru n’ont jamais été d’aussi bonne qualité, et diversifiées. Cette richesse culturelle s’explique par le nombre exceptionnel des groupes en activité, foisonnement que la jeune génération nourrit abondamment. Mais le public n’en connaîtrait rien de plus que des clips et des fichiers audios sur internet, s’ils n’étaient les lieux pour les écouter sur scène, en chair et en os.
Aujourd’hui, il s’agit de défendre ce qui s’anime dans la marge, le «off» autrement dit, supporté par les associations. Où l’addition des plus petites initiatives – un concert dans un bar – avec les projets plus ambitieux – une salle équipée, des live réguliers – constitue au final un sacré morceau de culture. Disons même que ce milieu-là fait le terreau sans lequel les vedettes n’adviendraient jamais.
Pour conclure, il faut des sous. Les scènes associatives en reçoivent, de la Ville principalement. Mais cette manne, essentielle pour un milieu dont la mission n’est pas de faire du bénéfice, ne correspond plus à l’économie du XXIe siècle. Le rock, ce ne sont plus les squats mais des salles officielles, pour tous les publics. Elles enrichissent la ville. Il s’agit de les soigner.
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Editorial – Genève, riche d’une scène rock sans le sou
Le foisonnement de groupes locaux va de pair avec les nombreuses salles de concert associatives. Mais ces dernières restent précaires, faute de moyens financiers adaptés à l’économie actuelle.