Portes ouvertes et vernissagesGenève fête les arts visuels ce week-end
Les 6 et 7 novembre, une multitude de galeries, musées et ateliers accueillent le public dans le cadre de GENEVE.ART et Art Carouge, notamment.

Le menu est si copieux qu’il rassasiera les appétits les plus voraces. En ce premier week-end de novembre, les arts visuels s’offrent aux regards dans une multitude de lieux de la ville et du canton. Samedi 6 et dimanche 7, les galeries et institutions muséales membres d’ArtCarouge et de GENEVE.ART accueilleront le public de 11 h à 18 h, alors que plus de 245 collectifs et artistes dévoilent aux amateurs le secret de leurs ateliers (lire ci-dessous).
Dans la Cité sarde, les neuf espaces d’expositions d’ArtCarouge tiendront leurs traditionnels vernissages simultanés d’automne, en présence des créateurs. La plasticienne genevoise Pascale Favre montre ainsi chez Ligne Treize ses paysages minimaux tracés sobrement à l’encre de Chine sur des formes colorées, à la croisée du réel et de la réminiscence. Un autre Genevois, Xavier Cardinaux, accroche aux cimaises du Salon Vert ses «Jardins» imaginaires et polychromes, alors que Jörg Brockmann présente une série de portraits de jeunes filles réalisés à Berlin par la photographe allemande Sarah Walzer.
Street art et résidences
Ce sont des sculptures anthropomorphes et animales qu’expose la céramiste française Chloé Peytermann à la galerie Séries Rares, tandis que les toiles vibrantes de Colorz, référence du street art hexagonal, investissent les locaux d’Aubert Jansem. À noter encore un nouveau venu dans le giron d’ArtCarouge: le programme de résidence Embassy of Foreign Artists*, fondé par l’association Laps en collaboration avec l’Office cantonal de la culture, offre de rencontrer les auteurs qu’il accueille à la Maison Baron.

La manifestation propose aussi, en partenariat avec le cinéma Bio, un ensemble de courts métrages dédiés à des portraits d’artistes contemporains ainsi que la projection de «Abbas by Abbas», retraçant la vie du photographe Abbas Attar, pilier de l’agence Magnum, disparu en 2018. Enfin, le collectif lausannois Fragmentin s’installe sur la place de Sardaigne avec une expérience de réalité virtuelle. Accompagné d’une narration audio, ce voyage visuel propulse au cœur des différents réseaux que les ondes électromagnétiques tissent à travers la ville pour une balade spectaculaire et assez inquiétante au pays de la fibre optique et de la 5G.
Sur l’autre rive de l’Arve, le promeneur pourra flâner de sculpture en tableau au gré d’expositions visibles dans les musées et galeries regroupés au sein de GENEVE.ART. Cet éclectique week-end de portes ouvertes est organisé en collaboration avec les associations Art en vieille ville (AVV) et Quartier des Bains. À Plainpalais, Wilde inaugure une proposition du remuant Belge Wim Delvoye, qui explore avec un rien de provocation les excès du monde. Quant à l’artiste franco-argentin Pablo Reinoso, il déploie ses délicates structures d’acier chez Xippas.
La parole aux détenus
Au Centre de la photographie, le Britannique Edgar Martins interroge la prison comme un ensemble de relations sociales, en donnant la parole aux détenus et leurs proches pour une vision atypique de l’incarcération. Clichés également chez Laurence Bernard, où l’on découvre les travaux de Marion Tampon-Lajarriette, fascinée par les modes de production des images et les croyances que ces dernières véhiculent.
En remontant dans la cité pour découvrir les propositions d’AVV, un détour par l’Espace Muraille s’impose: niché à la place des Casemates, il offre au peintre américain Eamon Ore-Giron son premier accrochage en Europe continentale. Dans la Vieille-Ville, Rosa Turetsky convie à un dialogue poétique en noir et blanc entre la plasticienne Aliska Lahusen et le photographe Henri Skrobeck, pendant que Laura Gowen réunit une bande d’artistes ayant pour pratique principale le dessin.
Enfin, beaucoup d’institutions muséales participent à ces deux jours de réjouissance collective. Les amateurs de céramique se rendront à l’Ariana, les fans de l’artiste états-unien Tony Conrad au Mamco, les inconditionnels de Dante à la Fondation Martin Bodmer, et ceux que quelques kilomètres ne rebutent point à la Villa du Parc, à Annemasse.
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