Médecine high-techGenève au top de la formation chirurgicale
Les hôpitaux universitaires de Genève se sont dotés d'un nouveau centre de formation high-tech pour les chirurgiens. Vidéo.
A Genève, un nouveau centre de formation high-tech pour les chirurgiens est opérationnel depuis fin septembre. Plus de 4000 professionnels sont attendus chaque année pour y entraîner leur dextérité.
«Le mouvement doit être juste dès le départ», explique calmement Karim Francis, spécialiste en chirurgie viscérale à un interne qui tente de faire un noeud plat sur un estomac de porc. Le chirurgien enseigne la pratique de la laparoscopie à la Fondation suisse pour l'innovation et la formation en chirurgie (SFITS).
Séparée par une paroi vitrée, une autre salle également équipée de cinq postes opératoires accueille des internes venus s'exercer à l'arthroscopie. Le professeur Jacques Menetrey, qui guide ces jeunes, utilise pour la première fois les infrastructures de la SFITS. Des équipements de «toute première classe», constate le chirurgien orthopédique.
Des pièces anatomiques
Les yeux rivés sur l'écran, l'interne doit saisir délicatement avec des pinces des confettis logés dans un genou en plastique. Les gestes sont inlassablement répétés avant de passer à l'étape d'après: l'intervention sur des spécimens anatomiques. A la SFITS, les futurs chirurgiens s'exercent sur des morceaux de cadavres.
Ces pièces anatomiques proviennent exclusivement de résidents suisses, principalement des personnes âgées, qui ont légué leur corps à la science. Les instituts anatomiques de plusieurs cantons fournissent les corps. Des règles éthiques entourent scrupuleusement leur utilisation, souligne la directrice de la SFITS Jelena Godjevac.
Un succès
Le centre de formation se déploie sur près de 2000 m2 aux 7e et 8e étages du nouveau bâtiment des laboratoires des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Flambant neufs, les locaux ne sont pas encore entièrement équipés. L'inauguration officielle est prévue en mars, mais le planning des réservations est déjà complet jusqu'à fin octobre 2018.
Un succès qui montre que le centre comble un véritable besoin, relève le professeur Pierre Hoffmeyer, président de la SFITS. Ce chirurgien orthopédique aux quarante ans d'expérience veut en faire à terme «le lieu de formation des Romands».
La formation de chirurgien se faisait auparavant principalement par compagnonnage. Elle passe désormais d'abord par les simulateurs, dont le développement s'est considérablement accéléré. La SFITS dispose de deux simulateurs dotés de quatre modules différents pour s'entraîner sur différents types d'opération.
Jeu vidéo
Ces appareils ultra-sophistiqués fabriqués par une entreprise suisse valent environ 190'000 francs par pièce. Le bruit des bips des salles d'opération permet de se mettre tout de suite dans l'ambiance. Si l'exercice s'apparente presque à un jeu vidéo - il s'agit d'attraper cinq étoiles pour passer au niveau supérieur- les gestes sont chirurgicaux.
Dotée principalement par les HUG, la SFITS mise non seulement sur la formation mais aussi sur l'innovation. Plusieurs projets sont en cours, dont la création d'outils chirurgicaux à usage unique avec une imprimante 3D. Un système a aussi été développé pour faire circuler du sang dans les pièces anatomiques, explique le professeur Hoffmeyer.
Un centre indépendant
La technologie virtuelle permet d'aller au plus près de la réalité. Mais il y aura toujours besoin de chirurgien, relève M. Hoffmeyer. Les patients ne sont pas standardisés et les aléas sont trop nombreux pour laisser un robot aux commandes.
La SFITS est le seul centre suisse de formation académique, public et neutre, relève Mme Godjevac. La directrice tient à cette indépendance. Il est ouvert aux chirurgiens mais aussi à tous les professionnels des blocs opératoires et des spécialités interventionnelles.
ats
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