Gauthier Toux, un piano débordant de couleurs
Nouvelle figure de la scène romande, le pianiste d'origine française joue vendredi à Meyrin. Coup de fil.

Il est venu à la musique sans crier gare. Le piano s'est imposé à lui enfant. Le jazz, en même temps que le classique, l'a pris pour ne plus jamais le lâcher. Pianiste romand d'adoption, Gauthier Toux figure aujourd'hui parmi les figures montantes du jazz européen. Sa venue vendredi à la salle Antoine-Verchère, avec son trio – Maxence Sibille à la contrebasse, Simon Tailleu à la batterie – constitue un événement de choix dans l'agenda musical.
«Du jazz? Le terme ne veut plus dire grand-chose. Ce qui m'importe vraiment, c'est de savoir si ça vous a plu ou non.» Gauthier Toux (pour qui le «x» n'est pas muet), 26 ans cette année – 18 quand il a débarqué de France à la Haute École de musique de Lausanne – appartient à cette nouvelle génération de musiciens pour qui les frontières de styles doivent être «cassées». On le suit volontiers pour cela. Comme pour ce qu'il donne en musique. Celle qu'il mijote avec son trio, ainsi qu'on l'entendra vendredi. Et sur disques, au fil de trois albums, dont le dernier, «The Colours You See», est paru en 2018.
Comme un gamin pilotant un vaisseau
Faire du neuf? Un tel projet est particulièrement ambitieux, note le musicien. Qui préfère, comme tant d'autres, s'en remettre à la sincérité de l'acte artistique: «La sincérité relève également des valeurs de vie. Une carrière de musicien, c'est toute une vie.» Avec ses particularités indissociables, faut-il ajouter. Gauthier Toux, par exemple, est daltonien. Et alors! «Je suis un grand fan des couleurs, confie le pianiste. D'où ce titre, «The Colours You See», les couleurs que tu vois. Bleu, vert, rouge, l'essentiel n'est pas là. Mais dans ce que ça apporte à la musique. J'ai beaucoup étudié les impressionnistes français, Ravel, Debussy.» Où les harmonies font des tableaux que viennent compléter les timbres comme d'autres couleurs encore.
On l'interroge sur son rapport au piano. Gauthier Toux souligne la «palette gigantesque» de l'instrument. «Je me sens parfois comme un gamin devant le poste de pilotage d'un vaisseau. Avoir le choix entre 88 touches promet une infinité de possibles.» Ce goût immodéré pour le clavier devait logiquement l'amener vers tous les autres engins de ce genre, que ce soit le Fender Rhodes ou les synthétiseurs analogiques. «L'électronique me séduit, la pop aussi, comme le rock indé, toutes choses que j'écoute.» Ainsi verra le jour, en janvier, l'album d'un nouveau projet, qui n'a de jazz que cette part d'improvisation.Fabrice Gottraux
Gauthier Toux Trio ve 22 nov., 20h, salle Antoine-Verchère, rte de Meyrin 297. Infos: meyrinculture.ch
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