Fonctionnaires: le PLR change son fusil d'épaule
Le parti leader de l'Entente met à jour le chapitre de son programme sur la fonction publique.

Les fonctionnaires, cible favorite du Parti libéral-radical? C'est peut-être fini. Validée à l'unanimité par son comité directeur, une mise à jour de son programme indique une nette inflexion à leur égard, même si le cap des économies budgétaires demeure.
«Nous sommes longtemps apparus comme un parti hostile aux fonctionnaires, regrette le président du parti, Alexandre de Senarclens. Cette image est en décalage avec notre composition et avec notre histoire. Nous voulons nous en débarrasser et promouvoir la valorisation et l'épanouissement de l'employé de l'Etat.» Elaborée en particulier par les députés et anciens députés Patrick Saudan, Cyril Aellen et Pierre Kunz, la mise à jour pose un diagnostic sur les difficultés de la fonction publique et propose quelques solutions.
Fin des illusions
Le PLR écarte d'abord des vieilles lunes. Il admet à demi-mot s'être trop longtemps enferré dans sa lutte contre le statut de la fonction publique. Or, ce dernier «ne fait pas obstacle à des réductions de postes ni à des restructurations. Il n'empêche aucunement d'adapter les heures de présence en classe des enseignants (…). Un Conseil d'Etat fort, appuyé par un parlement responsable, voilà deux ingrédients d'une politique budgétaire rigoureuse.» Autre cliché à dépasser: les méfaits supposés de la grille salariale, alors que celle-ci n'est «vraisemblablement pas source de dysfonctionnements majeurs». Dernière illusion à abandonner, celle relative aux vertus du salaire «au mérite». Comme le démontrerait l'exemple de la Confédération: ce ne serait pas la panacée, puisqu'il conduirait «de facto à octroyer à tout le monde une augmentation, comme dans le système classique (…), et générerait contentieux et contraintes administratives.»
Sus aux directives
Quels sont les problèmes de la fonction publique? Le PLR en voit cinq. Ils seraient dus «au manque de culture managériale des conseillers d'Etat». Ils seraient surtout liés à l'inflation législative et réglementaire qui provoque «une forte réduction des marges de manœuvre et d'appréciation des fonctionnaires (…) et se traduit par leur déresponsabilisation». Cette inflation tuerait «toute créativité et toute initiative». Pire, elle susciterait une «culture de la peur dans laquelle l'erreur ne doit pas exister». La multiplication des contrôles favoriserait la création de postes d'un intérêt douteux et limiterait par ricochet les ressources attribuées au front. Deux problèmes sont encore évoqués: «Les procédures de licenciements des fonctionnaires sont trop longues, complexes et coûteuses, déplore Alexandre de Senarclens. Elles peuvent conduire à pousser par tous les moyens un collaborateur à démissionner de lui-même, ce qui peut malheureusement conduire à des cas de mobbing.» Les rémunérations des cadres, enfin, sont jugées peu attractives pour des postes «à très hautes responsabilités».
Que faire maintenant?
Que faire? Le PLR propose seize pistes. Principalement, il estime que les «compétences managériales» doivent devenir un «critère central» de sélection de ses candidats au Conseil d'Etat. Pour réduire les directives, il suggère de mandater le collège des secrétaires généraux pour les sabrer et propose d'instaurer «une culture de management par objectifs et résultats».
Les tâches administratives des fonctionnaires «doivent être réduites au maximum», ce qui nécessitera «la suppression des rapports, formulaires, procès-verbaux à usage interne». Les ressources libérées devraient être attribuées au service à la population. Le parti appelle enfin à assouplir les modalités de licenciement pour insuffisance de prestations. Le «licenciement devrait pouvoir être prononcé moyennant l'accord de deux supérieurs hiérarchiques ou en cas de refus d'un autre poste à responsabilités». Les cadres devraient avoir «la compétence de promouvoir ou non des collaborateurs» dans leurs services.
«Dans ce document, nous ne parlons pas de budget, termine Alexandre de Senarclens. Les coûts de l'Etat doivent être séparés de la question de son fonctionnement. Mais ce n'est pas une question négligeable.»
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