Empêtrée dans le scandale des enfants maltraités au Foyer de Mancy, la conseillère d’État Anne Emery-Torracinta enregistre une défaite amère sur la réforme du Cycle d’orientation. Soutenu par la plupart des partis, le projet est refusé de justesse par le peuple.
Avec un score aussi serré, la gestion catastrophique du scandale par la magistrate socialiste, donnant l’impression de reporter la faute sur ses subordonnés, a peut-être fait pencher la balance.
Mais les causes du non sont multiples et dépassent la personne de la cheffe du DIP. Parents et enseignants étaient divisés. Beaucoup s’accordaient sur un constat: séparer les élèves de niveaux différents n’aide pas les moins scolaires à s’en sortir. La réforme proposée n’ayant pas convaincu, tout reste à faire. On souhaite bonne chance au Conseil d’État et aux députés pour trouver la solution…
«La solution proposée n’ayant pas convaincu, tout reste à faire.»
Les derniers mois de mandat d’Anne Emery-Torracinta – elle ne se représentera pas en 2023 – marquent aussi une fin de cycle, sans jeu de mots, pour le Département de l’instruction publique.
Forteresse assiégée
Dans l’affaire de Mancy, mais pas seulement, l’élue et son état-major ont donné l’impression de se comporter en forteresse assiégée. Comme au Mikado, le premier qui bouge (ou qui parle) a perdu.
Cette image ne reflète bien sûr pas la complexité des situations scolaires ni le dévouement de nombreux fonctionnaires. Reste que le changement à la tête du département donnera l’occasion de repenser toute une culture au sein de l’administration.
L’obsession du contrôle, la loi du silence, le politiquement correct n’aident pas Genève à réfléchir ouvertement et librement à l’avenir de son école. Qu’il reste ou non en mains socialistes – un changement ne ferait sans doute pas de mal –, le DIP a besoin d’un grand courant d’air frais.
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L’éditorial – Votation cantonale genevoise – Fin de cycle à l’Instruction publique
Le non à la réforme du Cycle d’orientation est un désaveu pour Anne Emery-Torracinta, mais aussi un signal pour un changement de culture.