Entre le talon d’Achille et la cuisse de Jupiter, il y a désormais le genou droit de Roger Federer. Insuffisamment remis de ses deux opérations (février et juin), le Bâlois a annoncé lundi qu’il ne se rendrait pas à l’Open d’Australie, où il disputait voici onze mois son dernier match officiel. S’il ne constitue pas une immense surprise en soi – «RF» avait préparé le terrain –, ce forfait prolonge une attente en forme d’éternité: quand reviendra-t-il? Il alimente surtout un méchant doute, un tourbillon d’angoisse: le reverra-t-on un jour sur le circuit?
«À bientôt 40 ans, l’athlète Roger Federer, qui a gravi tant de sommets, affronte son plus terrible Himalaya: le temps qui passe.»
Lui-même oscille entre prudence de bon aloi et appétit naturel. Oui, l’homme aux vingt titres du Grand Chelem tient mordicus - ses sponsors aussi - à participer au triptyque Wimbledon-JO de Tokyo-US Open, l’été prochain. Mais que dira son corps? Un dernier miracle peut-il transformer cette tournée d’adieu en triomphe ultime? Ou est-ce trop demander, après avoir déjà obtenu tant de grâces? À bientôt 40 ans, l’athlète Roger Federer, qui a gravi tant de sommets, affronte son plus terrible Himalaya: le temps qui passe.
Donc l’affaire nous concerne tous. Roger Federer, sans présager de ce qu’il réserve encore à la postérité, c’est un quart de siècle dans nos vies. Son forfait australien nous rappelle une fois encore à l’inexorable, sinistre coup de semonce. Un très prochain jour, la Suisse, le tennis et le reste du monde devront composer sans leur génie en shorts. Et ça va faire bizarre.
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Éditorial – Federer, son genou droit et le temps qui passe
Le Bâlois, qui n’a plus joué depuis onze mois, est forfait pour le prochain Open d’Australie. De quoi alimenter les doutes quant à sa fin de carrière.