Télécommunications en SuisseFaut-il un moratoire sur la 5G? Donnez-nous votre avis
Le Conseil national examine ce mercredi trois initiatives issues de Genève, du Jura et de Neuchâtel. Elles demandant de freiner le développement des réseaux mobiles.

Il faut établir un moratoire sur le déploiement de la 5G millimétrique en Suisse. C’est la conviction de la majorité des députés du Grand Conseil genevois, qui ont adressé une initiative cantonale en 2020 aux Chambres fédérales. Le Conseil national doit se prononcer ce mercredi à ce sujet. Un débat accéléré, en procédure écrite, qui abordera simultanément deux autres initiatives, déposées par les cantons de Neuchâtel et du Jura, exigeant un tel moratoire.
Le moratoire souhaité sur le plan fédéral concerne la 5G millimétrique, à savoir les antennes utilisant des très hautes fréquences (onde millimétrique) pour augmenter la puissance. Aujourd’hui, la 3G, la 4G et le wi-fi fonctionnent jusqu’à 5 GHz. La 5G millimétrique, elle, sera comprise entre 15 et 20 GHz.
L’initiative jurassienne insiste par ailleurs sur les aspects écologiques de cette technologie à très haut débit: «L’efficacité énergétique promise par le nouveau réseau 5G devrait rapidement être dépassée par la voracité de notre consommation de données. Sans compter l’absence totale de réflexion sur la fin de vie des téléphones et des millions d’objets connectés.»
Monitorage en cours
Outre le moratoire, l’initiative genevoise demande un cadastre national des ondes, en collaboration avec les cantons, et la prise en compte de l’avis des cantons et communes lors de la planification de la couverture des différents réseaux sur leur territoire.
«L’efficacité énergétique promise par le nouveau réseau 5G devrait rapidement être dépassée par la voracité de notre consommation de données.»
Lors des débats préalables, ces trois textes se sont fait laminer sous la Coupole. Les Conseil des États les a rejetés au mois de décembre dernier. La Commission des transports et des télécommunications du National propose au plénum de ne pas y donner suite. Son vote a été sans appel: 21 voix contre 3 et 1 abstention.
La majorité de la commission estime que les mesures d’accompagnement prises par le Conseil fédéral en vue du développement de la téléphonie mobile répondent largement aux objectifs de ces initiatives. Elle soutient la réalisation de nouvelles études sur les effets de ces ondes sur l’être humain. Elle se dit par ailleurs favorable à ce que les informations relatives à la 5G et à ses effets – sur l’environnement et la santé – soient aisément accessibles à la population, via une page internet dédiée. Un monitorage de l’exposition de la population au rayonnement est «en train d’être mis en place», observe-t-elle en conclusion.
Le débat rebondira-t-il un jour sur le plan national? Les opposants à la 5G ont lancé ces dernières années deux initiatives populaires demandant de tirer le frein. Tentatives avortées, puisqu’ils ont échoué l’an dernier à réunir les 100’000 signatures nécessaires. Un troisième texte, baptisé Stop 5G, est encore en préparation.
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