Les défis de l’été (2/8)Faire du bruit, tout un art
Cette semaine, notre journaliste teste l’ASMR, pratique qui utilise des sons du quotidien comme moyen de détente.

Une franche lampée de bière bue avec enthousiasme produit un son à nul autre pareil. Rond à l’oreille et puissant, le bruit de cette déglutition déclenche en moi une brève sensation de bien-être. Je ne peux m’empêcher d’en être gênée. Depuis que j’ai découvert l’ASMR (acronyme qui signifie, en français, «réponse autonome des méridiens sensoriels»), je ne peux plus m’en passer. Comme moi, des millions d’internautes à travers le monde en raffolent. Pourquoi? «Le son provoque une sensation physique de détente, de frisson, de massage cérébral, explique Luca, 33 ans, employé dans un commerce genevois et qui pratique l’ASMR depuis trois ans sur YouTube. C’est encore mal perçu de dire qu’on en écoute ou pire, que l’on en fait. C’est assimilé à du fétichisme, à une déviance sexuelle. C’est pour cette raison que personne de mon entourage n’est au courant.»