
Bernex, 9 juin
Étonnement, ce dimanche de Pentecôte dans la Cité de Calvin. La jetée conduisant aux Bains des Pâquis est affublée d’une sorte d’arche couleur chair qui, on le devine déjà, représente une vulve. Le promeneur, hésitant entre la crainte de traverser un tel objet et la perspective de la jouissance du lac, devra donc, pour continuer son chemin, passer sous les Fourches Caudines des prosélytes d’un féminisme exacerbé.
Leur dessein, et leurs dessins généreusement exposés, graphisme élégant sans vulgarité, sont néanmoins très explicites: une affiche informe, sous le slogan «Viva la vulva», de la tenue d’un «festival pour célébrer la diversité des vulves et briser les tabous de l’intimité dite féminine».
On savait que la diversité inclusive était l’obsession de nos contemporains, mais on ne se prononcera pas sur celle de l’appareil génital féminin, faute d’expertise en la matière. C’est qu’on connaissait mieux, grâce à la chanson de Pierre Perret, «Le zizi», la variété des organes masculins. Et l’on se demande quel tollé aurait suscité l’exposition, dans les mêmes circonstances, d’un phallus, assurément considéré comme une obscénité.
On s’instruit toutefois puisqu’un document exposé indique que «vulve» se traduit par «kiki» en philippin, et différemment dans d’autres langues, jusqu’au zoulou et au youroba! Une telle érudition est sans doute redevable de l’Université et des HUG dont les sigles se reconnaissent au bas de l’affiche, avec celui de la Ville de Genève: une affaire d’État, en quelque sorte… et offerte «tout public», comme il est précisé.
Gérard Eperon
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Lettre du jour – Exposition sur les vulves aux Bains