Portrait de Zenishbek EdigeevExilé, le journaliste écrit les fêlures des derniers enfants de l’URSS
Ses récits sur la fin du monde soviétique, là-bas au Kirghizistan, il y a quarante ans, jettent une lumière crue sur la guerre qui déchire l’Ukraine.

Le dissident Zenishbek Edigeev, chez lui à Genève. Son oeuvre romanesque met en lumière un lourd passé soviétique qui continue de ne pas passer. Après un an de combats et de terreur dans l’est de l’Ukraine, «tout ramène immanquablement à ce séisme des années 90, dont l’Occident n’aura jamais pris la mesure», souffle ce dernier.
STEEVE IUNCKER-GOMEZ
Après dix jours de bise coupante, les eaux de mars annoncent déjà le printemps. «Chez nous, la période d’abondance – melons, pastèques – et de mariages c’est tout autant l’automne, qui se poursuit tard dans la saison, que le printemps qui tarde», se souvient Zenishbek Edigeev, les yeux fixés sur la crête des Alpes. De même qu’ils ont si longtemps été rivés sur les 7000 du massif des Tien Shan, à la frontière chinoise.