À un cheveu de l’exploitÉtoile Carouge se dessine de petits bonheurs en attendant le grand
Les Stelliens étaient vraiment proches de sortir Saint-Gall de la Coupe de Suisse samedi (2-4), pour la deuxième saison de suite. Tôt ou tard, leur heure finira par venir.

Où en serait-on si Étoile Carouge était passé sous pavillon émirati il y a deux ans? Cette possibilité a existé, il faut s’en rappeler. Le club de la Fontenette l’avait balayée, choisissant d’avancer avec Olivier Doglia à sa tête. Où en serait-on, on n’en sait rien, mais probablement pas dans un projet aussi cohérent que celui qui a pris vie depuis.
S’il faut une phrase pour savoir que les Stelliens marchent sur le bon chemin, la voilà. «On a joué contre une équipe format Super League.» La louange vient de Peter Zeidler, coach d’un FC Saint-Gall qui s’en est tiré par les poils samedi à la Fontenette (2-4). On y trouve une pointe de flatterie, bien sûr. Mais au fond, le technicien des Brodeurs n’a fait que mettre des mots sur ce que plus de 3000 personnes venaient de ressentir.
Encore un peu plus forts
L’atmosphère avait ceci de particulier que ce n’était pas un exploit qui était attendu de la part du leader de Promotion League face au 3e de Super League. Mais une confirmation. On ne venait pas à la Fontenette pour espérer, mais pour s’assurer que Carouge connaît toujours la formule pour déranger les grands. Passé vingt premières minutes compliquées où il a surtout fallu courir après le ballon, rien n’avait bougé. Le charme de la dernière campagne de Coupe (éliminations de Winterthour et Bâle) opérait. Et même, les Genevois semblaient encore un peu plus forts que quelques mois plus tôt.
Une question d’équilibre et de cohérence, là encore. Ceux qui suivent le club au quotidien dans les méandres de la Promotion League voient ces qualités à l’œuvre depuis la reprise. L’instable Carouge (au niveau des résultats) de ces dernières saisons s’est apaisé. Il en est à 18-0 pour ce qui est de son invraisemblable goal-average après six matches. Le processus a débuté en fin d’hiver, il a pris un sérieux coup de boost durant l’été.
«La réaction à ce but qui finirait obligatoirement par tomber, c’était ma plus grande interrogation. Je n’ai pas été déçu de la réponse.»
La plus grande preuve de sérieux, de compétences et de puissance est d’ailleurs sans doute à aller chercher dans ses derniers mercatos. Il faut de tout ça pour qu’un Vincent Rüfli décide de venir finir sa carrière au club, ou pour qu’un Oscar Correia accepte de ralentir ses rêves de grandeur. C’est aussi l’avantage d’être numéro 2 dans la hiérarchie cantonale. Avec un couloir droit aussi fort, les Stelliens ne peuvent que se trouver à l’étroit en troisième division. Et se régaler quand arrivent les plaisirs de la Coupe.
Bruno Caslei en mode gala
Cette revanche contre Saint-Gall (Carouge s’était incliné 2-1 en février, déjà en Coupe), Étoile Carouge aurait pu la gagner. Ça aussi, Peter Zeidler l’a reconnu. Parce qu’il a rapidement trouvé l’occupation du terrain qui a dérangé les visiteurs. Parce qu’il était emmené par un Bruno Caslei simplement formidable à mi-terrain. Parce qu’il a réagi avec grandeur à son tout premier but encaissé cette saison (Chadrac Akolo a ouvert le score à la 15e). «La réaction à ce but qui finirait obligatoirement par tomber, c’était ma plus grande interrogation. Je n’ai pas été déçu de la réponse», dira un Thierry Cotting particulièrement fier de ses hommes.
Lorsqu’on l’observe s’agiter sur son banc, l’entraîneur stellien personnifie l’exigence. Ce n’est pas parce que son équipe recevait l’un des plus gros morceaux de Suisse qu’il a changé quoi que ce soit à sa façon d’être. Romain Kursner s’est fait sermonner comme s’il affrontait Brühl ou Cham lorsque son coach lui demandait une sortie de balle en hauteur et qu’il optait pour la passe au sol. C’est aussi comme ça qu’on plante l’exploit dans l’esprit de son équipe.
Carouge le tenait à la mi-temps grâce à une fin de première période de feu (2-1). Il l’a vu glisser de ses mains à force de manquer le wagon d’occasions qu’il se créait. C’est une victoire en soi d’éprouver des regrets à la sortie d’un tel match. Le bonheur total, lui, finira bien par croiser sa route.

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