Et si un Conseil fédéral de la République française s'offrait une cure de collégialité?
Marine Le Pen, Marion Maréchal-Le Pen, François Fillon, Alain Juppé, Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Arnaud Montebourg. Voilà à quoi pourrait ressembler le Conseil fédéral de la République française.
Au pays de l'alternance politique, de la démocratie présidentielle et de la lutte sans fin des idées le plus souvent au détriment de tout pragmatisme, il est cocasse d'imaginer la France s'imposer une cure de collégialité.
La photo de ce gouvernement représentant toutes les forces politiques importantes de l'Hexagone pourrait-elle rivaliser avec celle de l'édition 2017 de notre Conseil fédéral à nous? Soyons chauvins! Personne ne peut être aussi rock'n'roll que nos sept Sages emmenés par une présidente Doris Leuthard en chef du gang bernois des vestons noirs. On en est tellement fier qu'on la montre à nos collègues étrangers qui croient à une parodie. On s'égare…
La formule magique française comprendrait donc deux FN, deux Républicains, un centriste sociodémocrate tendance libéral, un socialiste canal historique issu du PS et un ultragauche. Soit un très classique 4 à 3. La France reste à droite, oui. Ce dosage, sujet à caution, s'appuie sur le poids supposé des partis lors de la présidentielle. Il est évidemment contestable. Le choix des personnes tout autant. Tout comme en Suisse, se poserait la question de la représentation.
Le Front national, dans sa version républicaine – l'extrême droite est antiparlementaire, pour mémoire – exigerait l'élection de Marine Le Pen. Cela élimine de facto Florian Philippot, qui en étatiste protectionniste doublonne avec sa présidente de parti. Pour représenter l'aile identitaire du FN, Marion Maréchal-Le Pen se pousserait.
Au sein des Républicains, le duo arrivé en finale de la primaire de la droite – François Fillon et Alain Juppé – embrasse plutôt bien toutes les chapelles de la droite française. L'homme qui monte du moment (et élimine Manuel Valls), Emmanuel Macron, offrirait à la social-démocratie française, comme au centrisme progressiste, l'accès au pouvoir qu'elle ne parvient que rarement à atteindre. Valéry Giscard d'Estaing était de cette veine centriste-là.
La vraie gauche a-t-elle été seulement représentée au gouvernement sous la Ve République, à part entre 1981 et 1983 sous le Mitterrand allié du Parti communiste? Non. Et le dernier quinquennat de François Hollande ne vient pas infirmer ce constat partagé par le peuple des gauches déçu. Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon reprendraient bien cet étendard rouge.
Reste à désigner le «primus inter pares», ce premier parmi les égaux qui endosse la responsabilité de la conduite de ce curieux attelage et doit se porter garant de la collégialité.
Là, on cale. l'imagination a des limites… Seule solution? Organiser une présidentielle au suffrage universel.
Cet article a été automatiquement importé de notre ancien système de gestion de contenu vers notre nouveau site web. Il est possible qu'il comporte quelques erreurs de mise en page. Veuillez nous signaler toute erreur à community-feedback@tamedia.ch. Nous vous remercions de votre compréhension et votre collaboration.