Il est un peu aux jets privés ce que le Geneva Motor Show est à la voiture: depuis mercredi et jusqu’à vendredi, le salon EBACE réunit à Palexpo les acteurs de l’aviation d’affaires et ses derniers modèles en vogue. Sur le tarmac de Cointrin sont exhibées de belles pièces, des tapis rouges conduisent aux carlingues rutilantes. Tout un monde…
Avec un tel décor, le scénario était cousu de fil blanc: des militants pour le climat ont surgi comme l’éclair, perturbant cette grand-messe du zinc privé quelques heures après son ouverture. Ils ont été évacués en moins d’une demi-heure, mais le buzz est mondialement assuré, en toutes les langues.
Comme d’habitude, d’aucuns s’énervent face à ces trouble-fêtes, irrespectueux des règles. D’autres saluent le courage de ces militants, pour certains des gamins, qui se battent pour une noble cause, l’avenir de la planète.
Quoi qu’on en pense, il faut admettre que la cible est bien choisie. Certes, l’aviation d’affaires ne représente que 4% du secteur aérien, lequel est responsable de 6% du réchauffement global. Mais il y a d’autres façons de présenter les choses. Un vol de 3 heures en jet privé équivaut aux émissions totales d’un Suisse moyen sur toute une année.
À l’heure où l’on appelle la population à faire des efforts individuels pour ralentir le réchauffement climatique et ses effets dévastateurs, le spectacle des ultrariches qui ne semblent prêts à renoncer à aucun de leurs privilèges a tout de l’indécence.
Le secteur des jets privés bat des records de croissance, et Genève est l’un de ses hubs principaux en Europe. Un lieu symbolique. Les militants pour le climat, venus de plusieurs pays du continent, avaient toutes les raisons d’y faire escale.
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L’éditorial – Escale symbolique à Cointrin
Les activistes pour le climat avaient toutes les raisons de choisir Genève et son salon de l’aviation d’affaires pour faire un coup d’éclat.