L’appel au secours des Hôpitaux universitaires de Genève, lancé ce dimanche, devrait servir d’électrochoc. Malgré l’expérience de la première vague, malgré l’engagement de renforts, malgré les progrès dans la prise en charge des malades, les HUG en sont réduits à prier professionnels et bénévoles de leur venir en aide.
Cet aveu d’impuissance face à la hausse très rapide des hospitalisations, et notamment des cas graves, doit nous alerter sur la situation réelle du Covid dans le canton.
Un hôpital débordé est un signe qui ne trompe pas, plus convaincant en tout cas que les annonces brouillonnes des autorités et les certitudes des épidémiologistes du dimanche.
Cet été, on pouvait légitimement remettre en cause l’insistance du Canton sur les «cas positifs», un indicateur peu éclairant. Désormais, des personnes meurent du Covid, les soins intensifs craquent, et les HUG craignent de devoir opérer un tri entre les patients qu’on soignera et ceux qu’on abandonnera à leur destin.
Genève se trouve devant un choix: soit la population se prend en main en réduisant massivement ses déplacements et ses interactions sociales. Soit elle continue comme avant.
Ne rien changer signifie laisser aux autorités le pouvoir de décider pour nous et de nous imposer très prochainement des mesures drastiques. Est-ce cela, la liberté? Mieux vaut une réaction collective plutôt que de laisser la situation se dégrader jusqu’au confinement, synonyme de crise économique majeure.
Au regard des risques sanitaires et économiques de l’inaction, l’effort à accomplir ne semble pas insurmontable. Surtout s’il épargne aux soignants, déjà très éprouvés, l’affreuse responsabilité de devoir trier les patients.
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L’éditorial – Entendre l’appel au secours