«Il faut donner du travail aux jeunes. Si l'Europe a une image négative, les mouvements politiques anti-européens vont grandir», a estimé Enrico Letta lors d'une conférence de presse commune avec son homologue espagnol Mariano Rajoy.

Pour le chef du gouvernement italien, «si le Conseil européen se termine par une conclusion bureaucratique, routinière, formelle (...), nous courrons le risque d'avoir lors des élections de 2014 un parlement le plus anti-européen qu'on ait eu jusqu'à présent». «Nous devons faire quelque chose pour que cela n'arrive pas», a ajouté Enrico Letta.

«J'espère qu'il n'y aura aucun trouble public et il n'y en aura pas si l'Europe agit. Nous devons profiter du Conseil européen de juin, ne perdons pas cette occasion, ne repoussons pas à décembre car ce serait une erreur impardonnable», a-t-il averti.

Union bancaire

Sur la même longueur d'ondes, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a de nouveau insisté sur la nécessité de mettre en place «le plus tôt possible» l'union bancaire et les mesures pour lutter contre le chômage des jeunes, qui touche plus d'un jeune actif sur deux en Espagne.

«Nous pensons que nous pouvons faire le plan pour l'emploi des jeunes et l'Union bancaire. Il y avait un consensus et nous devons le faire», a affirmé Mariano Rajoy.

Propositions en juin

Il a précisé que son pays et l'Italie avaient créé un groupe de travail afin de présenter des propositions concrètes au prochain Conseil européen.

Interrogé sur les réticences allemandes, Enrico Letta a affirmé que ce serait une «grave erreur» de s'affronter. «Nous sommes tous dans le même bateau. Il ne s'agit pas d'affrontement avec l'Allemagne mais de trouver une solution au chômage des jeunes», a-t-il insisté.

ats/afp