Retour des voyagesEngorgement de centaines de bagages à l’aéroport de Genève
Cointrin explique que de grands aéroports sont actuellement submergés; le traitement des valises ne suit pas. Une task force a été créée.

Pierre* est arrivé à Genève mardi des États-Unis, via Francfort. Il voyageait en classe business, ce qui lui assurait normalement de pouvoir récupérer sa valise rapidement. Mais une fois arrivé dans la zone de retrait des bagages, il a déchanté.
Pierre finit par s’en aller, sans sa valise qui contient son matériel informatique dont il a pourtant besoin. Et en s’acquittant, en prime, des 20 francs de parking pour l’ami qui était venu le chercher. Une autre passagère, arrivée également mardi, nous a fait part de la même expérience. Comment expliquer cette situation?
Travail jour et nuit
«Les problèmes que vous mettez en avant ont une origine «étrangère» à Genève Aéroport, répond Ignace Jeannerat, porte-parole de Cointrin. De grands hubs européens (ndlr: Francfort, Paris et Londres notamment) ont actuellement de grandes difficultés à gérer les bagages en transit. Ils sont submergés, au point d’adresser les bagages avec un retard de plusieurs heures, voire de quelques jours ou, plus problématique encore, de les adresser par dizaines de bagages non traités.»
Ainsi, les valises arrivent-elles seulement avec l’étiquette indiquant la destination «Genève». Une task force a été créée en fin de semaine passée à Cointrin pour traiter cette masse de bagages en rade. «Certains collaborateurs identifient les propriétaires, d’autres traitent le dossier pour que les destinataires puissent récupérer leurs biens.»
«L’origine de cette situation est externe à Genève Aéroport et imputable aux opérations dans les grands hubs européens.»
Les équipes ont dû travailler toute la nuit de mercredi à jeudi et se sont occupées de près de 200 bagages. «Cette opération sera répétée encore plusieurs nuits pour venir à bout d’une cinquantaine de chars de bagages qui restent encore à traiter», indique le porte-parole. Qui ajoute encore: «Nous regrettons cette difficulté vécue par les passagers et faisons le maximum pour en réduire les impacts. Mais encore une fois, l’origine de cette situation est externe à Genève Aéroport et imputable aux opérations dans les grands hubs européens.»
Jeudi, Pierre n’avait toujours pas récupéré sa valise. «Impossible de joindre quelqu’un à Swissport. Finalement j’ai contacté Lufthansa et j’ai eu une réponse dans les trente minutes. On m’a promis que ma valise arriverait aujourd’hui.» À 15h30, elle n’était pas encore arrivée.
À ces difficultés s’en ajoutent d’autres pour l’aéroport: vendredi, mardi et mercredi, des valises abandonnées ont entraîné l’intervention de la brigade des démineurs de la police. Ces colis suspects ont causé d’importants retards aux départs.
À Zurich aussi
Mardi, l’aéroport de Zurich croulait également sous les valises. Plus de cent chariots à bagages se trouvaient sur le toit de l’aéroport, selon 20min.ch qui explique qu’à cause d’un manque de personnel et d’une demande accrue de prendre l’avion après la pandémie, «l’exploitation ne progresse que lentement dans de nombreux aéroports internationaux».
D’après Swissport, cela impacte également le tri des bagages. «Les chariots sur le toit du hall proviennent en majorité de passagers en transit qui ont atterri à Zurich avec du retard.»
*Nom connu de la rédaction
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