
Genolier (VD), 20 mars
Or donc, après les scandales à répétitions de l’UBS sous l’ère Ospel, Kurer et Rohner, voici que la deuxième banque du pays, le Débit Suisse - pardon, Credit Suisse - se retrouve à son tour dans la tourmente. Pour les mêmes raisons qu’UBS à l’époque: cupidité malsaine des dirigeants, contrôles internes défaillants, engagements financiers importants dans des projets foireux - le tout assorti de l’arrogance, détestable, des pontes de la Paradeplatz zurichoise.
Panique à bord: il faut coûte que coûte sauver le soldat Débit Suisse! L’ancienne brebis galeuse du pays (UBS) rachète à vil prix le mouton noir actuel du secteur bancaire suisse, le CS. La BNS allonge des dizaines de milliards au motif que Credit Suisse fait partie des 30 banques mondiales libellées «too big to fail» et qu’il est dès lors impossible de la laisser tomber, sous peine de fragiliser durablement le secteur bancaire, et de créer un vent de panique sur les marchés financiers planétaires.
Mais maintenant que UBS, avec la bénédiction du Conseil fédéral, absorbe le CS, la nouvelle entité sera encore plus grosse, encore davantage «too big to fail». Ne reste qu’à espérer qu’il n’y ait pas, dans les années à venir, une troisième débâcle, après UBS en 2008 et le Débit Suisse en 2023.
Jean-Michel Barbey
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Lettre du jour – Encore plus gros que «too big to fail»