Encre bleueEncore bleue…

Comment vous dire adieu?
J’ai beau avoir imaginé mille et une façons de prendre congé de vous, je ne sais trop comment le faire aujourd’hui. Un truc me bloque, voyez-vous: je suis encore bleue au début du billet, et finalement, j’aurai perdu toute couleur, toute saveur. Car la Julie, pour moi, c’est fini!
Bon, on prend ses gouttes et on respire. Voilà! Reprenons…
S’il fallait résumer toutes ces années passées ensemble, je pourrais imiter Uderzo quand il énumérait tout ce qui lui avait été nécessaire pour réaliser un Astérix. Le nombre de pages blanches, de gommes, de crayons usés jusqu’à trouver la bonne formule.
Mais je n’ai rien compté. À vue de nez, je crois avoir rempli des dizaines de carnets à spirale de notes et de gribouillis, usé des tas d’ordinateurs, refait le monde avec mon voisin Herrmann et tous les collègues, avalé des hectolitres de café. Et quelques apéros.
Je me suis aussi glissée dans différentes maquettes: l’Encre est passée au fil des ans d’une colonne à longueur variable à un pavé, prenant un sacré embonpoint au passage. Le billet, donc. Pas moi, naturellement.
Par-dessus tout, j’ai eu la chance de passer des heures à rencontrer, un peu partout au bout du lac, celles et ceux qui font vraiment Genève.
Des femmes, des hommes, des jeunes, des vieux. Avec leurs petits soucis, leurs joies, leurs coups de gueule, leurs espoirs. Merci à eux de m’avoir fait confiance. J’ai tenté de faire entendre leur voix avec des mots à moi.
Être une passeuse d’histoires, ça m’a énormément plu. Comme d’avoir pu assurer la poursuite de la Thune du Cœur, qui reste une formidable aventure collective. Elle m’a fait réaliser la richesse de la vie associative locale et la générosité des Genevois. Et ce n’est pas rien!
Vous allez me manquer, forcément.
Mais nous avons de la chance. Une nouvelle Julie reprend la Bleue. Et je me réjouis déjà de la lire!
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