
Confignon, 24 juin
Il se réjouissait réellement d’effectuer son service militaire. Très conscient de l’importance de se mettre quelque temps au service de son pays. Un an auparavant, il avait fait parvenir son dossier aux instances concernées, avec la mention qu’il était tenu de prendre un certain médicament, mais qui n’altérait en rien sa forme physique, ni psychique. Son médecin de famille s’en étant porté garant.
Le 19 mai dernier, il s’est rendu à la convocation du département militaire de rejoindre Payerne pour deux jours, afin de passer les différents tests physiques et psychiques requis, qu’il réussit parfaitement. C’est un solide et sportif jeune homme. Le lendemain, devant le médecin militaire, après avoir essuyé quelques moqueries sarcastiques (!), il se vit recalé, et considéré comme «inapte» à effectuer son École de recrues (ER). Inapte! Car, lui répondit le médecin à ses questions désolées et empreintes de tristes regrets, l’armée n’engage personne qui soit sous médicament. Quel qu’il soit. Ah bon? Voyez-vous ça!
Il rentra donc à la maison, vexé, frustré et affligé de ce qu’il avait vécu pendant ces deux jours. Regrettant – peut-être – son honnêteté. Mais pourquoi donc fut-il convoqué à Payerne?
La réponse est certainement à chercher dans ce grand «machin», insensible, froid et dans le fond bien peu concerné par le citoyen lambda. Même si celui-ci a assurément envie d’effectuer son ER. Il ne sera donc utile qu’à régler une taxe militaire honteuse. Et puis… les F35 c’est tellement plus sexy!
Raymond Dugerdil
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Lettre du jour – En pleine forme mais inapte au service