En Finlande, le net revers des eurosceptiques
Troisième revers de suite pour les formations nationalistes en Europe: le parti des Finlandais s'écroule aux élections municipales.

Le parti eurosceptique et xénophobe finlandais boit la tasse. Aux élections municipales de dimanche, Les Finlandais (anciennement Les Vrais Finlandais) n'ont en effet obtenu que 8,8% des suffrages, selon les résultats définitifs publiés lundi, se retrouvant loin derrière les conservateurs (20,7%), les sociaux-démocrates (19,4%) et les centristes du premier ministre Juha Sipila (17,5%). Les Finlandais voient ainsi leur électorat se réduire de moitié par rapport aux législatives de 2015 (17,5%) et nettement reculer en comparaison des municipales de 2012 (12,3%). Selon les observateurs, le parti paierait le prix de sa participation au gouvernement ces dernières années, décevant ainsi une bonne partie de ses soutiens.
Autre facteur ayant peut-être joué dans cette déroute, le discours nationaliste du parti, qui dénonce l'afflux de réfugiés, n'a plus guère de réalité sur laquelle s'appuyer. Selon des chiffres publiés il y a quelques jours par le Réseau européen des migrations, un organisme lié à la Commission européenne, le nombre de demandes d'asile s'est lui aussi écroulé en Finlande, passant de 32 476 demandes en 2015 à 5651 demandes en 2016. Sur les 28 000 requêtes examinées, 51% ont été refusées. Et quand bien même 27% ont été acceptées, nombre de demandeurs d'asile ou de réfugiés sont en train de repartir. Quelque 4100 requérants ont ainsi retiré leur demande l'an dernier, selon des chiffres officiels. Parmi les volontaires au retour, nombre de Syriens et d'Irakiens. A en croire une enquête du Telegraph, ceux-ci font part de leur difficulté à s'adapter au rude climat finlandais et de l'attitude parfois hostile de la population.
Les revers des Finlandais dans les urnes est en tout cas une nouvelle pierre noire dans le camp des populistes à l'échelle du continent. Alors que le Brexit laissait imaginer une vague nationaliste et eurosceptique déferler sur toute l'Europe, force est de constater que le phénomène, pour l'heure, montre ses limites.
Aux Pays-Bas, Geert Wilders rêvait d'un score mirobolant aux élections législatives de mars. A l'arrivée, son parti a certes progressé, mais il n'a décroché que 20 sièges au lieu des 36 espérés. Avant cela, en décembre 2016, le Parti de la liberté autrichien échouait à placer Norbert Hofer dans le fauteuil présidentiel, instillant le doute dans ses rangs pour les législatives de 2018. Le prochain grand rendez-vous électoral, en France, avec un Front national promis à d'excellents résultats, pourrait bien sûr changer ce tableau. Mais pour l'heure, si le vent du souverainisme souffle sur l'Europe, il ne s'est pas encore transformé en un ouragan dévastateur.
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