Notre histoireEn 1971, la femme suisse peut enfin voter et se faire élire
Quelques mois avant la Société des Nations, l’Alliance pour le suffrage des femmes se réunit en 1920 à Genève. Le début d’une conquête.

Réveil en fanfare pour les Suisses, ce lundi 8 février 1971! Le peuple et les cantons ont dit oui: les femmes pourront enfin participer aux votations et aux élections fédérales. Et bouffée d’orgueil pour Genève: «Les Genevois sont les plus féministes des Suisses. Ils ont accepté à 91,2%, alors que le pays tout entier se contente de 65,7%», proclame «La Tribune de Genève». Le petit canton du bout du lac n’étonne personne par son score. En 1960, il a été le troisième à ouvrir la voie au niveau cantonal, après Vaud et Neuchâtel.
1971 comme 1960 paraissent des années bien éloignées des temps héroïques de la lutte des suffragettes, figures emblématiques de la conquête des droits civiques par les femmes dès le milieu du XIXe siècle. Et pourtant… Malgré leurs efforts et ceux d’une frange très active de la population féminine, soutenue par quelques hommes de bonne volonté, le chemin a été très long. «Le magnifique résultat obtenu est le fruit d’une longue patience et d’une persévérance à toute épreuve», souligne la journaliste Eliane Riat le 8 février 1971 dans «La Tribune de Genève». «Le présent scrutin n’est-il pas le septième, à Genève, sur le suffrage féminin? Un long chemin parcouru depuis 1921, date du premier de ces scrutins, qui vit 32% de votants se prononcer pour les droits politiques de la femme. La proportion des partisans a presque triplé en cinquante ans!»