«Emmanuel Macron veut encourager les initiatives»
Françoise Holder, une des neuf délégués nationaux du candidat à la présidentielle était à Genève jeudi.

«Libérer les énergies, sortir des blocages» Françoise Holder, femme d'entreprise (Les boulangeries Paul et les macarons Ladurée, c'est elle et son mari), présidente du Conseil de simplification pour les entreprises, est une des neuf délégués du mouvement «En marche» nommés par Emmanuel Macron, l'ex-ministre de l'Economie et candidat à la présidentielle. Elle était jeudi à Genève pour une conférence à la chambre de commerce franco-suisse, une rencontre avec le référent territorial pour la Suisse et l'animateur du comité de Lausanne, Joachim Son Forget et Jérôme Berthier, avant de tenir une réunion publique à la Maison des associations à Genève devant plus de cent personnes.
Protection sociale universelle
«Entre une gauche conservatrice et une droite de plus en plus identitaire, En marche est un mouvement de la société civile qui veut sortir des clivages partisans pour relever notre pays qui ne cesse de perdre du terrain depuis 30 ans.» Franchement, entre «le centre gauche et le centre droit, il y a l'épaisseur d'une feuille de cigarettes», ajoute-t-elle. «Il y a eu des ralliements de déçus de la primaire de droite, il y en aura des déçus de la primaire de gauche», pronostique Françoise Holder. Est-il le candidat de «la mondialisation heureuse», du «populisme chic», de l'ultralibéralisme, comme le disent ses adversaires? «Si on attaque Macron, c'est qu'il gêne», rétorque Françoise Holder aussitôt.
«Quelques mois chez le banquier Rothschild ne change rien au fait qu'Emmanuel Macron est le produit de l'école de République, issu de la classe moyenne de province. Son libéralisme est encadré régi. Et sa conception de la mondialisation, c'est de redonner un cadre européen de convergence fiscale, sociale et économique pour éviter un dumping interne à l'UE et nous protéger de la concurrence déloyale contre laquelle les pays n'ont pas sûr lutter». Son projet européen répond «à la crise des Nations, à la dépression démocratique des peuples» en dessinant une trajectoire d'avenir avec sa vision d'une Europe plus forte.
Celle qui a fait campagne pour Nicolas Sarkozy en 2007 veut croire aujourd'hui en l'aspiration au changement qui s'est manifestée chez les Français que les «marcheurs» ont rencontré sur le terrain. «Les gens veulent qu'on s'occupe de leurs problèmes, qu'ils puissent trouver du travail, qu'ils sachent que les impôts qu'ils paient servent l'intérêt général, que l'éducation fonctionne pour leurs enfants, que tout ne soit pas concentré à Paris.»
Pour cela, En marche veut s'appuyer sur les aspirations des gens et sur ceux qui font, «les faisant», et encourager les initiatives au lieu de « les décourager » en partant des réalités de terrain. «Il faut réconcilier le monde de l'entreprise et celui des salariés, sortir de la lutte des classes, trouver des solutions à la base», «contourner les corsets réglementaires par des accords de branche ou d'entreprises, qui conviennent à chacun, avec des syndicats moins politisés et plus représentatifs, à l'allemande», explique-t-elle. C'est aussi aider les populations modestes du monde périphérique. Une des idées phares du candidat est ainsi d'instituer une protection sociale universelle pour l'individu, quel que soit son statut, qui ne soit pas seulement financée par les revenus du travail. Cela doit notamment permettre aux «outsiders», autoentrepreneurs de la nouvelle économie, aux salariés démissionnaires ou aux travailleurs indépendants notamment, d'obtenir les mêmes droits à la protection sociale et au chômage que les «insiders», les salariés, quitte «à réduire les droits au chômage par des mesures de dégressivité».
Une assemblée plus représentative
Le mouvement revendique plus de 150 000 adhérents et fait le plein à chaque meeting. Il va présenter aux législatives 577 candidats, un par circonscription, «dont la moitié viendront de la société civile». «Il est anormal qu'il n'y ait pas à l'assemblée plus d'ouvriers, d'habitants des quartiers, de Français d'origine maghrébine, de jeunes, de chefs d'entreprise. Le travail législatif ne peut pas être un entre soi de gens issus de la Fonction publique», commente Françoise Holder, qui rappelle que son champion est pour l'introduction d'une dose de proportionnelle aux législatives et une diminution du nombre de parlementaires. «Tous les candidats, y compris ceux qui ont déjà un passé politique devront remplir un même questionnaire. Leur candidature sera soumise au comité national d'investiture d'En marche composé de 9 membres, puis à un comité d'éthique de trois membres extérieurs au mouvement avant d'être confirmés par la commission nationale», détaille la déléguée d'«En marche».
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