Récit de spectacle«Elektra», une tragédie phagocytée par la machine
Dans la nouvelle production du Grand Théâtre, l’œuvre de Richard Strauss éblouit par la sophistication de son dispositif scénique, mais la prouesse technique s’avère débordante.

En quittant mardi soir les intrigues sanglantes d’«Elektra», pièce majeure de Richard Strauss, on s’est mis à penser à ce qu’aurait pu enregistrer un capteur de valeurs sportives s’il avait été posé sur les personnages principaux. Combien de kilomètres parcourus? Quels pics cardiaques atteints durant la représentation? Quel dénivelé positif cumulé au final? Combien de calories brûlées? La production présentée en première au Grand Théâtre semble avoir été conçue pour détourner l’attention du spectateur, pour placer les curseurs vers des traits outrepassant largement le fait musical. La performance physique de la distribution, sollicitée dans ce cas comme rarement, constitue sans doute la première distraction notable.