
Genève, 18 avril
Lorsque j’étais jeune et beau, le Grand Conseil genevois était à peu près systématiquement composé, législature après législature, de représentants de cinq partis: libéral, radical, PDC, socialiste et communiste. Aujourd’hui, la multiplicité des préoccupations et des identités qui s’y rattachent a provoqué leur éclatement, leur nombre, de toutes les tendances de «droite» et de «gauche», ayant plus que doublé, reflétant aussi l’individualisme de la société civile. Et les Vert’libéraux, qui ont raté de peu le quorum, ont déclaré que s’ils l’avaient atteint, leur première proposition aurait été de l’abaisser, ce qui n’aurait fait que multiplier les difficultés et les conflits dans la gestion du Grand Conseil et de la République.
Outre que, sauf erreur, Genève est le seul canton qui autorise les députés à présenter des projets de loi, ce qui est généralement réservé aux Exécutifs, les initiatives populaires posent aujourd’hui problème, étant de plus en plus activées en tant que marketing électoral.
Le résultat paradoxal est que plus les partis sont nombreux, plus les initiatives défilent et plus la participation électorale s’affaiblit, nombre d’électeurs se détournant de ce qui ne les intéresse pas ou plus, tandis que d’autres dénoncent les «compromissions» de certaines alliances – antidote à l’éclatement des partis – que le système ne peut que conforter pour espérer séduire.
Michel Barde
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Lettre du jour – Élections: espérer séduire