Publication romandeEffleurer les mots et les couleurs de Pierrette Micheloud
Un opuscule revient sur la vie et les textes de la poétesse et peintre. Petit rappel avant la distribution du prix qui porte son nom.

Pierrette Micheloud a laissé une œuvre, et un prix qui porte son nom, mettant en lumière des textes de poésie francophone.
Cette année, le jury a salué celui du Vaudois Antonio Rodriguez, auteur et instigateur du Printemps de la poésie et professeur à l’UNIL, pour «Europa popula» (Éd. Tarabuste), volume final d’un triptyque sur une poésie continentale tant intime que sociale et politique.
Paru cet automne dans la collection Presto qui propose des synthèses sur des personnages ou thèmes suisses, «L’éternité dans le filet des mots» (Éd. Infolio), introduit à l’œuvre de Pierrette Micheloud, qui a reçu entre autres deux fois le Prix Schiller, ainsi que le Prix Apollinaire, considéré comme le Goncourt de la poésie.
Née en 1915 à Romont (et non à Vex dans le val d’Hérens comme elle aimait à le dire) et décédée à l’Hôpital de Lavaux à Cully en 2007, Pierrette Micheloud a grandi entre Neuchâtel et Lausanne.
Plus tard, elle est revenue souvent dans la maison familiale de Belmont et a collaboré à la «Gazette de Lausanne», mais elle s’est surtout partagée entre Paris où elle s’établit en 1950, notamment pour vivre librement son homosexualité, et le Valais, patrie de son père chère à son cœur. Elle y développe même une pratique de troubadour, arpentant chaque été à bicyclette les vallées alpines pour y dire ses poèmes, de 1951 à 1958.
Du Valais dans le texte
Comme dans son appartement parisien, le Valais se retrouve dans ses textes. Car «disjoindre la vie de Pierrette Micheloud de son œuvre est une opération difficile», écrit Catherine Dubuis, évoquant ce que George Haldas nommait «l’état de poésie».
Pierrette Micheloud ne cesse d’ailleurs de célébrer la force de la poésie qui doit réveiller les humains. Pour cela, les poètes servent de guides. Autres thèmes cruciaux: la passion féminine, le paradis perdu et l’avènement d’une nouvelle humanité, avec la figure de la gynandre.
Catherine Dubuis y évoque encore les relations privilégiées que la poétesse garde avec la Suisse, tant par des liens familiaux étroits que des amitiés fortes, la franc-maçonnerie, l’attrait pour la mythologie ou l’alchimie, ou encore la peinture, «commentaire sous forme plastique de ses thèmes privilégiés» qui gagne en importance à mesure que l’artiste vieillit. Une traversée courte mais dense d’une œuvre résolument multiple.
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