Lettre du jourD’une Julie à l’autre, depuis 1879

Genève, 9 mai
La Julie du coin en bas à droite, elle a le nom du surnom de son journal, un surnom donné par un Georges Favon énervé par sa belle-sœur Julie, qui lisait la «Tribune de Genève». On est en 1879, et cette Julie préférait «La Tribune» au journal «Le Genevois» de son beau-frère, célèbre homme politique et leader radical, alors celui-ci a commencé à parler du «journal de Julie» puis de «la Julie», ce qui lui évitait d’articuler le vrai nom de son concurrent. Ce surnom de Julie lui colle aux pages presque depuis le début, à notre journal.
Retour en arrière. «La Tribune» est née grâce à un Américain, James T. Bates, qui achète en 1875 le «Continental Herald and Swiss Times», un journal lu par les Britanniques de notre région. Il lui donne le nom de «Geneva Times».
En 1879, le titre se transforme en langue française et devient «La Tribune de Genève». Gros succès populaire, notamment en raison de son prix: 5 centimes le numéro, vendu à la criée. Le premier quotidien romand à un sou. Une jolie histoire que celle de la Julie.
La Julie qui part, celle du nom du surnom, celle à qui on doit tous ces récits à fleur d’humains (et d’animaux même), on a envie de lui dire que sa plume trempée dans l’Encre bleue du quotidien ne s’effacera pas, et une Julie arrive, et la continuité continue. La troisième Julie, l’aventure a commencé en 1990. Merci pour tous tes mots, pour ta fidélité, pour ces rendez-vous quotidiens, merci à toi, Julie qui part.
Anouk Dunant-Gonzenbach
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