
Genève, 15 janvier
Le citoyen lambda, à la lecture de l’article paru le 13 janvier sous le titre «Commune genevoise en crise: À Meyrin, deux administrateurs provisoires épauleront le maire», aura bien de la peine à comprendre ce qui se passe au sein de l’administration publique de Meyrin. Deux administrateurs sont nommés pour remplacer les deux exécutifs en congé indéterminé: «En cause, une rupture de collégialité au sein du trio, laissant de présager de sérieux problèmes dans l’administration communale».
Deux principes, la transparence et la collégialité, pratiques bien helvétiques, sont ici totalement bafoués. Mais quelle est la raison qui ne permet pas aux citoyens et citoyennes de savoir que ce qui se joue est la conséquence d’un différend sur la mise à pied d’un fonctionnaire? Et qui a dit que la collégialité ne permettrait pas à des magistrats d’exprimer librement leur désaccord? Que je sache, aucune loi ou règlement ne le prohibe si ce n’est la pratique.
Enfin, ce qui choque, c’est qu’un troisième principe consistant à ce que la chose publique soit gérée par des magistrats n’ayant aucun lien d’intérêt avec l’économie privée ne soit pas respecté. Le Conseil d’État a attribué la gestion de la commune pour un temps indéfini à des personnes, qui bien que compétentes, ne remplissent pas ce principe. L’une d’elles est cadre d’une banque privée de la place! N’aurait-il pas été plus judicieux de faire appel à d’anciens magistrats, par exemple M. Tornare, ayant aussi une retraite à vie, mais sans lien de dépendance avec un acteur privé?
Il faut se souvenir que ces retraites à vie avaient été instituées afin d’éviter aux magistrats le pantouflage et, le cas échéant, pour qu’ils se mettent à disposition du bien commun en cas de nécessité.
Alberto Velasco, député socialiste au Grand Conseil
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Lettre du jour – Du provisoire à Meyrin